Venu de la Wallonie en Belgique, « On vous croit » est un film choc dont on ne sort pas indemne.
Une famille se déchire. La mère, Alice, élève seule ses deux
enfants, Lila 17 ans et Etienne, une douzaine d’années. Leur père, aujourd’hui
en couple et un bébé, revendique un droit de visite auquel son ex épouse et les
deux enfants s’opposent frontalement, surtout le garçon, en proie à des crises
de terreur à l’idée de croiser son géniteur.
Les voilà toutes et tous réunis devant la juge aux affaires
familiales. Il y a donc la famille éclatée (curieusement on a placé le couple
fracturé côte à côte), les deux avocates, et un autre avocat qui a entendu les
deux enfants, on dira l’avocat conciliateur. La juge donnera la parole à chacun
à tour de rôle.
On n’en dira pas plus.
Myriem Akheddiou dans le rôle de la mère, est tout
à fait exceptionnelle, quelques sourires forcés par moments, les larmes à
d’autres, extraordinairement émouvante lorsqu’elle raconte sa vie avec l’autre,
son premier amour avec lui, mais évoquant ses déceptions multiples, jusqu’à la
rupture, la réconciliation, et la rupture définitive. Il est vrai que la caméra
s’attarde beaucoup sur son visage exprimant mille émotions à travers ses
nombreuses mimiques. Du grand art.
Les deux cinéastes à la réalisation et au scénario, Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys,
ont produit un film d’une implacable force, plongée sans scaphandre au sein
d’une famille déchirée, laquelle devant la juge aux affaires familiales étale
l’intime de leur couple détruit.
« On vous croit »
sorti quelques semaines avant la programmation au CDN d’Orléans d’« Affaires familiales » d’Emilie
Rousset, créé au dernier Festival d’Avignon, ces deux spectacles,
différents dans leur forme, mais se complétant dans une parfaite harmonie,
placent les problèmes de la famille sur le devant de la scène.







