Modesta est née avec le siècle, dans la misère absolue,
violée très jeune, elle se retrouve dans un couvent dont elle s’échappera pour
entrer au service d’une riche femme de la noblesse. Devenue princesse par le
mariage, mère d’un garçon, la belle demeure sicilienne s’enrichit de toute une
famille, les enfants apportant la joie autour de Modesta qui restera le pilier
de toute cette famille baignée dans les idées de fraternité, d’amour du
prochain, dans l’idéal communiste.
Le fascisme ne l’épargnant pas, quatre années de prison où
elle frôlera la mort, et les années post-fascistes seront pour elle le moment
où elle comprend que la bourgeoisie sait garder le pouvoir, quitte à s’entourer
de ceux ayant sombré dans le nazisme. Désillusions communistes de celles
et ceux qui n’ont pu faire la révolution sociale !
Parfait exemple de femme libre, on dirait aujourd’hui
bisexuelle, Modesta apparaît comme une rebelle, intellectuelle, sachant à
merveille éduquer cette jeunesse qui la côtoie, en la laissant libre mais non
moins responsable, baignant dans la culture, lisant Marx, Gramsci et Freud.
L’écriture de Sapienza, traduite par Nathalie Castagné,
baigne dans une merveilleuse poésie, usant d’ellipses, variant les niveaux
d’écriture, emmenant le lecteur ou la lectrice dans un havre d’ivresse
littéraire, pour un roman paru après la mort de l’autrice, et depuis adapté au
théâtre.
Editions Le Tripode – 14,50 €, soit à peine 2 centimes par
page !

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