mercredi 6 mars 2019

Au sein des quartiers déshérités de Marseille

Shéhérazade, du réalisateur Jean-Bernard Marlin, dont c’est le premier long métrage, ressort sur les écrans, nanti de 7 prix, dont ceux des Césars des Meilleurs jeunes Espoirs féminin et masculin, et celui de la Meilleure première œuvre ! Et un Prix Jean Vigo !! N’en jetez plus ! Excusez du peu. Je suis donc allé voir ce nouveau joyau cinématographique.

Honnêtement, ce n’est pas un mauvais film, il se laisse voir agréablement, on suit l’intrigue dans les quartiers nord de Marseille au sein d’une jeunesse abandonnée à la délinquance. Mais de là à s’esbaudir devant une pépite du 7ème art, il y a loin de la coupe aux lèvres.

Zak sort de prison, encore mineur. Sa mère (encore jeune semble-t-il) a un nouveau mec à la maison. Elle est au chômage et n’a pas le temps de l’accueillir à la sortie, ni l’argent pour l’héberger, ni l’envie probablement. Alors, il retombe à la rue, au milieu de ses copains délinquants. Pendant un certain temps, il va amasser du fric en faisant bosser quelques jeunes prostituées (il n’a pas l’air de savoir ce qu’est un proxénète), dont une qui donne son prénom au film et de laquelle il s’entiche, avant que tout dérape.

Le film m’a rappelé « l’Esquive » de Kéchiche, sorti en 2003, avec Sara Forestier. Même milieu, bien que sans délinquance chez Kéchiche, même vocabulaire pauvre, même façon d’émettre des sons dont on ne comprend que quelques mots, mais l’Esquive était d’un tout autre niveau cinématographique. Les jeunes savaient manier les deux langages, le leur et la langue française. Ici, ils ne connaissent manifestement pas celle qu’ils devraient connaître. C’est Zak qui ignore le mot « ecchymose ». Il y a chez Marlin, une volonté de peindre cette société en noir, sans avenir, même si Zak, in fine, veut rentrer dans le droit chemin en balançant. Mal lui en prend !

Néanmoins, c’est bien filmé, le scénario se tient même si des interrogations demeurent, les deux jeunes (Dylan Robert et Kenza Fortas) excellent à l’écran en jouant leur vie puisqu’issus des quartiers pauvres de Marseille. Mais de là à encenser le film… Le cinéma français n’a pas mieux ?

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