Mais qu’est-ce qui a bien pu décider le cinéaste américain Richard Linklater à nous plonger dans l’histoire de la « Nouvelle Vague », ce nouveau cinéma des années 60 en France, et plus particulièrement dans la création du film emblème de Jean-Luc Godard, « A bout de souffle », sorti précisément il y a 65 ans (qui parmi nous l’a vu à sa sortie en 1960, d’autant plus qu’il a été interdit à sa sortie aux moins de 18 ans ?), avec dans les deux rôles principaux Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg ? Cela reste un mystère, mais une formidable surprise cinématographique.
Filmé en Noir et Blanc comme l’original, Linklater nous fait découvrir la façon
de travailler de Godard, écrivant son scénario le matin sur une table d’un
bistrot parisien, ou n’ayant pas d’idée ce jour-là et renvoyant tout le monde
au grand dam du producteur, Georges de Beauregard. C’est Jean Seberg qui ne
comprend pas sa méthode de travail et qui menace de claquer la porte. Puis le
Directeur de la photographie, Raoul Coutard que Godard n’hésite pas à enfermer
dans une carriole afin que la caméra ne se voie pas par les passants, et les
« ça roule, Raoul » du réalisateur. Coutard (Matthieu Penchinat chez Linklater)
fera une grande carrière derrière la caméra.
Godard, c’est Guillaume Marbeck, personne ne connaît, mais il fallait
bien un inconnu comme l’était Godard à l’époque, lunettes noires comme l’autre,
grand, un peu déhanché ; et puis les autres, et surtout l’actrice
américaine Zoey Deutch ressemblant
comme deux gouttes d’eau à Jean Seberg, avec son accent yankee comme l’autre. Toutes
et tous sont formidables et le spectateur oublie totalement que ce ne sont pas
les « vrais » à l’écran.
Autre manière de revoir « A bout de souffle », notamment la
dernière scène, celle où Belmondo meurt sous le tir d’un policier, l’acteur Aubry Dullin plein d’humour, et Jean
Seberg refusant à Godard de dérober le portefeuille du mort malgré son
insistance. Mais le film de Linklater débute à Cannes avec tous les plus grands
de l’époque réunis sur la Croisette (Bresson, Melville, Cocteau, Rossellini,
Juliette Gréco, Rohmer, Rivette, Agnès Varda, Chabrol, Truffault et d’autres…).
Quelle époque !
Bon, va falloir revoir « A bout de souffle » en VOD !
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