dimanche 22 juin 2025

L’Engloutie, d’après les contes de la grand-mère de Louise Hémon

Louise Hémon, toute fraîche nommée artiste associée au Centre Dramatique National d’Orléans dont la patronne est Emilie Rousset, a présenté dans la Quinzaine des Cinéastes à Cannes 2025, « L’Engloutie », soutenue par le Prix Gan de la Création en 2023. Le film est en avant-première dans quelques cinémas en France.

Nous sommes aux prémices du passage au 20ème siècle, dans un hameau reculé des Alpes françaises, où les habitants parlent encore un patois local. Marie, une jeune femme, par une nuit ventée, dans un paysage enneigé, arrive à pied, escortée par quelques villageois et leurs lanternes dansantes. Elle est la nouvelle institutrice.

Elle découvre deux jeunes enfants rebelles à son enseignement, deux vieilles femmes ne parlant que le patois, et quelques hommes, des vaches avec lesquelles elle partage son chalet, c’était ainsi autrefois afin de se réchauffer grâce aux animaux. Peu à peu, elle réussit à pénétrer la confiance de toutes et tous, lors d’une veillée dansante. Tombant malade, elle est soignée grâce aux méthodes non conventionnelles par les vieilles femmes.

Elle aura un rapport sexuel avec deux jeunes hommes de la communauté, lesquels disparaîtront aussitôt, mystérieusement dans la nuit. Ont-ils été ensevelis sous une avalanche ? Se sont-ils enfuis ? Marie, l’institutrice, en est-elle responsable ? Elle sera alors emmurée, engloutie, dans son chalet par les villageois, ne sortant qu’au printemps pour descendre dans la vallée.

Remarque interprétation de Galatea Bellugi dans un rôle pas facile du tout. On reconnaît aussi parmi les villageois, Sharif Andoura qu’on a plus souvent l’occasion de voir sur les plateaux de théâtre. Mais il faut aussi parler de la bande son, musique expérimentale composée par Emile Sornin, laquelle dès les premières images dans la nuit, frappe le spectateur par sa singularité sonore. Enfin, mentionnons Marine Atlan, Directrice de la photographie, pour les images filmées dans des conditions climatiques plus que difficiles.

Sortie officielle en salles le 24 décembre 2025.

jeudi 19 juin 2025

Tentative ratée de transfuge de classe

Enzo et son copain ukrainien
Le film « Enzo » de Robin Campillo, initié par Laurent Cantet, décédé prématurément à l’âge de 62 ans, met au centre du scénario, un jeune de 16 ans, baignant au sein d’une famille au revenu mensuel supérieur à 10 000 €, et vivant dans une très luxueuse villa sur les hauteurs de la Ciotat au milieu de son frère et sa sœur destinées aux études supérieures. Lui, Enzo, n’en peut plus de cette atmosphère, interrompt ses études et entre en apprentissage pour devenir maçon. Transfuge de classe à l’envers, quoique diront certains, le transfuge de classe ne peut avoir lieu que de bas en haut. Ici, Enzo navigue entre deux classes. Il s’agit chez lui d’une envie de découvrir l’autre classe en opposition à la sienne, plutôt qu’une réelle volonté de transfuge. L’ébahissement du patron et de l’ukrainien découvrant la villa d’Enzo, en dit long sur l’impossibilité de passage d’une classe à l’autre, et leur profond antagonisme.

A 16 ans, âge incertain, où tout peut basculer, premiers émois sexuels, Enzo se lie d’amitié avec deux jeunes maçons ukrainiens, et un peu plus que cela avec l’un d’eux Vlad, les deux tiraillés entre le retour dans leur pays natal ou la France. Pulsion homosexuelle ? Suivra une tentative de suicide ratée. Comme on le sait, les tentatives de suicide chez les jeunes sont un appel à l’aide. Si le père réagit durement à plusieurs reprises, la mère fait preuve d’une tendresse infinie pour son plus jeune fils. Un quasi happy end clôt le film. Le duo Cantet/Campillo a su ne pas clore sur quelque chose d’irrémédiable. Le transfuge de classe dans ce sens-là est rare, voire impossible.

Remarquable casting, avec Pierfrancesco Favino dans le rôle du père, une exceptionnelle Elodie Bouchez dans celui de la mère, et un jeune acteur Eloy Pohu qui interprète le jeune Enzo en pleine recherche de son avenir.

Film projeté au Festival de Cannes 2025 dans la Quinzaine des cinéastes. Magnifique !

jeudi 12 juin 2025

"A Normal Family" : quand un film sud-coréen bouscule l'actualité

Il arrive quelquefois qu’un film sorti sur les écrans depuis quelques jours, vienne heurter l’actualité de plein fouet, et par le plus grand hasard. Il en est ainsi de « A Normal Family », du réalisateur sud-coréen Hur Jin-ho, peu connu en France, film sorti sur les écrans en 2023 et le 11 juin dernier en France. On se demande d’ailleurs bien pourquoi il aura fallu attendre deux années pour qu’il soit projeté dans les salles de l’hexagone.

Le scénario est adapté du roman « le Dîner » de l’écrivain néerlandais Herman Koch, paru en 2009 et traduit ensuite en 33 langues (parution en France en 2011), best-seller mondial.

On se doute, à la lecture du titre, que cette famille à première vue « normale » (il faudra attendre le générique de fin pour voir ses sept membres poser devant un photographe, tout souriants), va brutalement exploser. Soit deux frères : l’un, avocat très connu, marié avec une jeune épouse qui vient de donner naissance à un bébé, et une ado d’un premier mariage préparant son entrée à l’université ; l’autre, chirurgien de renom, marié, un ado au foyer en butte à du harcèlement au lycée ; les deux épouses n’ont pas d’emploi, nous sommes en Corée du Sud, et ne s’apprécient guère ; on ajoutera la grand-mère dont l’esprit part divaguant et qu’on songe à placer en EHPAD, selon la terminologie française.

Nonobstant la première séquence explosive (il faut arriver à l’heure), mais à la marge dans le scénario, ce sont les deux ados, cousin et cousine, qui vont provoquer la descente familiale aux enfers. Un soir, après avoir bu pas mal d’alcool dans une soirée entre jeunes, tous deux sur le chemin du retour vont asséner moults coups de pied à un SDF qui n’en ressortira pas vivant. Les caméras de surveillance ont filmé la scène. Les parents découvrent l’horreur sur les réseaux sociaux, mais les deux jeunes ne sont pas identifiés par la police. Faut-il les dénoncer, quitte à les envoyer en prison, ou faire comme si de rien n’était, et espérer que les deux cousin-cousine deviennent des adultes responsables ? Telle est la question, aurait dit Shakespeare.

On ne dévoilera, ni le chemin emprunté par l’évolution de la réflexion de chacun des deux frères, ni le final. Ce film sort au moment du meurtre gratuit d’une adjointe d’éducation dans un collège, par un jeune de 14 ans, crime gratuit puisque sans raison apparente. Plus largement, il pose la question de la perte de valeurs, le non respect de la vie humaine dans une partie de la jeunesse actuelle, et ce quel que soit le pays, où les réseaux sociaux, les discours de l’extrême droite, génèrent la haine de l’autre, haine de l’immigré, de la femme, du pauvre, du handicapé, plus généralement haine de celui ou celle qui est différente, que ce soit par la couleur de la peau ou l’orientation sexuelle. Et le plus souvent, haine de celui qui possède, vis-à-vis de l’autre, celui ou celle qui ne possède pas, qui n’est pas dans la norme. L’actualité aux Etats-Unis est à cet égard l’exemple le plus fort.

Hur Jin-ho, entouré d’une équipe d’actrices et d’acteurs remarquables, avance ses pions prudemment, mettant en place les éléments du scénario conduisant au drame final. Tantôt caméra fixe, parfois à l’épaule en gros plan, au montage particulièrement adroit, voilà un film qui s’adresse à un public large, notamment la jeunesse adolescente. Ce film est un peu à l’opposé de « Parasite », Palme d’Or à Cannes en 2019, où Bong Joon-ho, l’immense cinéaste sud-coréen, filme une famille démunie, mais maligne à tous points de vue, sachant construire un stratagème sur le dos des riches.

Allez, un dernier indice : la scène initiale ressemble trait pour trait à la scène finale, c’est presque du copié-collé.

lundi 9 juin 2025

Feydeau toujours actuel (malheureusement)

Remonter sur un plateau de théâtre la pièce emblématique de Georges Feydeau, créée en 1894, « l’Hôtel du libre-échange » tient de la gageure, tant à première vue, elle paraît totalement démodée, ridiculisant les mœurs de la bourgeoisie de l’époque, Feydeau ayant fortement appuyé sur les travers du masculinisme (mot à la mode). Stanislas Nordey, que l’on n’a pas l’habitude de voir mettre en scène des pièces comiques, et du Feydeau en particulier, s’y est essayé. Il semble d’ailleurs explorer des domaines qui lui étaient inconnus quelques années auparavant : n’a-t-il pas adapté le roman de Christine Angot, « Voyage dans l’est » ainsi que « Qui a tué mon père » d’Edouard Louis, options créatives nouvelles pour lui.

« L’Hôtel du libre-échange », créé à la MC2 de Grenoble, et aujourd’hui présenté à l’Odéon, est un franc succès, le metteur en scène ayant su adroitement faire glisser les différences scènes, les entrées et sorties, les répliques saillantes où le public est en joie, aidé en cela par une équipe haut de gamme d’actrices et d’acteurs, à la voix haut perchée, sans micro HF, ce qui par les temps qui courent devient assez rare.

Il est vrai qu’il est aidé par une équipe d’artistes qu’il connaît bien : Hélène Alexandridis dans le rôle d’Angélique Pinglet avec qui il a partagé le plateau de « Quartett » mis en scène par Jacques Vincey alors Directeur du CDN de Tours ; Pinglet, le mari, c’est le remarquable Cyril Bothorel, dont le physique lui permet de dominer tout son monde ; en face, Claude Duparfait est un Paillardin un peu benêt face à son épouse dans les traits de Marie Cariès, qui ne sait pas trop si elle doit tromper son mari ou non ; Raoul Fernandez, créateur des costumes, incarne un Bastien étudiant la philosophie, adorable dans son apprentissage de la sexualité ; quant à Laurent Ziserman, il est Mathieu, l'ami de Valenciennes, absolument fabuleux avec son bégaiement et ses quatre filles ; enfin citons l’adorable Anaïs Muller, Victoire la bonne et sa voix qui doit faire trembler les murs de l’Odéon.

Le choix de transformer les personnages arrivant à l’hôtel en des sortes de poules, recouvertes de plumes blanches, est des plus audacieux. Il accentue le côté burlesque de cette parodie, ces personnages qui, si on ne retrouve pas leurs sosies dans le monde actuel, n’ont sans doute rien à envier en matière de tromperies toutes catégories, à certains individus très publics qui occupent les écrans de télé. Ainsi va le monde !

dimanche 4 mai 2025

Prélude à la chute en Roumanie sur les écrans


Les longs métrages en provenance de la Roumanie sont toujours d’excellents films. Pensons à « 4 mois, 3 semaines, 2 jours » de Cristian Mungiu, Palme d’Or en 2007.   Il en va ainsi de « Ce nouvel an qui n’est jamais arrivé », de Bogdan Mureşanu, dont c’est le premier film. Présenté à Cannes, il pouvait légitimement concourir pour la Caméra d’or, tant il s’avère des plus singuliers, sortant des sentiers battus et remarquablement interprété. Il retrace sur le mode fictionnel, les derniers jours de la période Ceaușescu, en décembre 1989.

Période historique fondamentale pour ce pays, mais qui recèle de nombreuses interrogations, que ce soit concernant les faits déclencheurs des évènements de Timisoara, pour lesquels les médias occidentaux ont fait preuve d’une des plus grandes manipulations de l’histoire du journalisme. De même concernant des fusillades dans la ville de Bucarest comme de l’exécution de Ceausescu et de son épouse.

Mais revenons au film de Bogdan Mureşanu. Il met en scène différents acteurs et actrices de cette semaine historique : deux jeunes voulant fuir le pays ; un ouvrier, son épouse et son fils, lequel a envoyé sa lettre au père noël ; une femme âgée qui doit quitter sa maison natale, le quartier allant être rasé, et que le fils reloge en appartement ; mais surtout, un groupe de techniciens de la télévision chargés de créer un petit film pour le nouvel an, vantant les mérites du chef de l’état. Et c’est là que les choses vont dérailler. Allégorie de la chute du système Ceausescu.

Sur fond musical du Boléro de Ravel, qu’on distingue à peine au début et qui ira en s’amplifiant jusqu’au final, les petites scènes se succèdent en s’intégrant parfaitement les unes aux autres, remarquable travail au montage. On passe de l’une à l’autre, parfois sans s’en apercevoir. Et puis, il y a cette histoire de lettre au père noël, envoyée par l’enfant, que la police découvrira fatalement, et qui dénonce le père souhaitant la mort de Nico (Ceausescu), ce qui le rend fou furieux, se voyant déjà jeté en prison. On pense inévitablement à cette scène, « le mouchard », de « Grand- peur et misère du IIIème Reich » de Brecht.

Au final, on entre dans l’histoire quand les faits réels sont, soit recréés, tel ce rassemblement d’ouvriers voulu par le régime et se transformant en scène d’émeute, soit présentés avec des images d’archives. Un dernier portrait montre le visage de cet ouvrier qu’on sent partagé en divers sentiments : celui de voir la révolution s’engager et lui-même ne plus redouter la police, ou celui d’aspirer à un autre régime autoritaire, et il l’est assurément au sein de son foyer, celui de l’extrême-droite qui aujourd’hui est aux portes du pouvoir en Roumanie ? On reparlera de Bogdan Mureşanu.

lundi 21 avril 2025

Œdipe-roi, monument tragique de Sophocle, mis en scène par Eric Lacascade


Créée au Printemps des Comédiens de Montpellier en juin 2022, la pièce de Sophocle, « Œdipe roi », mise en scène par Éric Lacascade, est recréée avec une nouvelle équipe de comédiens et comédiennes, et programmée en cet autre printemps à la Scala de Paris. Théâtre récent, réouvert en 2018, et qui a donné naissance à un petit frère (ou soeur comme on voudra) en Avignon en 2022.

« Œdipe roi » du dramaturge grec est considérée selon les versions, comme la tragédie des tragédies, ou la mère des tragédies. Assurément, un monument tragique ! Un oracle avait prédit que cet enfant devenu adulte tuerait son père Laïos et coucherait avec sa mère Jocaste, et que des enfants (dont Antigone) nés de cet inceste adviendraient des crimes épouvantables. L’oracle avait évidemment raison.

Une arène en demi-cercle sur le plateau, allégorie du taureau devant être mis à mort, le sang coulera au final des yeux d’Œdipe. On sait qu’Éric Lacascade s’est inspiré du texte de Bernard Chartreux en puisant dans une bonne dizaine d’autres traductions, pour au final en faire un texte d’une remarquable limpidité, on n’y décèle ni longueurs, ni phrases superflues.

Une équipe d’acteurs et actrices au diapason du texte, emmenée par Christophe Grégoire dans le rôle d’Œdipe, exceptionnel, passant du refus d’accepter les paroles du devin Tirésias (Alain d’Haeyer)  à la reconnaissance de ses crimes, faisant jaillir dans un tourbillon ses émotions et son sang, Karelle Prugnaud, une Jocaste dansante, aimant son mari et dévouée aux dieux, mais sans trop en faire, avec un chœur antique composé de l’impressionnant Alexandre Alberts, et la très juste Jade Crespy, tous deux descendant des travées du théâtre, après que Christophe Grégoire eut interpelé la salle, demandant au public si quelqu’un avait une déclaration à formuler. Manière de briser ce qu’on appelle le 4ème mur au théâtre, prenant le public à témoin de la tragédie.

On retiendra ça et là, quelques répliques qui s’appliquent à la situation sociale et politique d’aujourd’hui. Sophocle était-il un devin, ou les traducteurs ont-ils fait preuve de quelque audace. A moins que ce ne soit l’idée d’Éric Lacascade lui-même, dont la direction d’acteurs et la mise en scène forment un ensemble lumineux dont devrait s’inspirer tout futur homme ou femme de théâtre.

mercredi 12 mars 2025

Convocation en huis clos au pays de Bergman

 


La Convocation, film norvégien (le pays d’Ingmar Bergman), sort sur les écrans cette semaine. Caméra d’or (1er long métrage toutes catégories au dernier Festival de Cannes), issu de la section Un Certain Regard, c’est à mon sens le film le plus expérimental, le plus ingénieux, celui qui sort totalement de ce que nous voyons le plus souvent à l’écran.

La scène se déroule dans un établissement scolaire, aux bâtiments énormes. Suite à la plainte d’une famille selon laquelle un enfant Armand, 6 ans, aurait commis une agression physique et sexuelle sur un camarade de classe, Jon, le chef d’établissement secondé par l’enseignante et la surveillante générale, convoque les deux parents de Jon, et la mère d’Armand, on apprendra par la suite que le père du garçon est mort. Pourtant, on ne verra pas d’enfants (sauf sur des tas de photos sur les murs des couloirs), une seule enseignante, et plus tard dans le film, un homme de ménage (noir comme il faut bien) et les parents des élèves de la classe réunis pour la fin d’année scolaire.

La confrontation entre les parents virera à l’affrontement. Qui a tort, qui a raison, qui dit la vérité, qui ment ? Nul ne le sait ! On apprendra plus tard que les deux familles sont liées, la mère de Jon étant la sœur du père d’Armand, mort dans un accident, que les deux mères sont très proches au point que les deux garçons se retrouvent souvent chez la mère d’Armand (du moins avant la confrontation). Les informations ne nous seront délivrées qu’au compte-goutte par le scénario. Au final, si on ne connaît pas vraiment ce qui s’est passé entre les deux garçons, on découvrira des choses pas très belles, ni très claires dans les relations familiales (secrets de familles), le directeur de l’école, tout ce petit monde semblant se connaître depuis des années. On est manifestement plongé dans une communauté quasi fermée où l’on règle les comptes d’adultes sur le dos des enfants.

Mais ce qui fait la force de ce film, outre le scénario très hitchcockien par le suspense, voire kafkaïen, ce sont des scènes qui devraient devenir cultes, le fou rire de la mère d’Armand, sans doute le pus grand fou rire de tout le cinéma mondial, et les scènes finales qui durent, sans que l’on entende un seul mot, entre la danse de groupe qui pourrait être la métaphore des rumeurs qui peuvent détruire un être humain, la pluie torrentielle qui s’abat dans la cour de l’école lors de la sortie finale, sorte de purification des âmes. Car entre le saignement de nez à répétition de la surveillante, et l’alarme incendie qui se déclenche inopinément, le réalisateur multiplie les métaphores du dérèglement général de nos sociétés et du climat. Enfin, les très gros plans des visages, parfois jusqu’au détail, traduisent chez le réalisateur, la volonté de fouiller jusqu’au tréfond de la personnalité de chaque individu. Un chef d’œuvre !

Réalisation de Halfdan Ullmann Tøndel (petit-fils d’Ingmar Bergman et de Liv Ullmann), et les actrices Renate Reinsve (Prix d’interprétation féminine à Cannes en 2021) et Ellen Dorrit Petersen. (2 heures)