Est-il facile d’incorporer dans un ensemble soudé, ici une famille de trois membres, le père, la mère et l’ado, un « particule » extérieur, ici un autre ado copain du premier ? Telle est la question que pose le cinéaste chinois Jianjie Lin au travers de son premier long métrage, « Brief History of the family ».
Nous sommes en Chine, dans une grande ville, au sein d’une famille
aisée, lui chercheur en biologie moléculaire, elle au foyer. Leur fils Wei préfère les jeux vidéos aux études,
au grand désespoir du père. Survient au sein de cette famille, le copain Shuo, studieux, lecteur assidu, et
bientôt orphelin, père et mère étant décédés dans des circonstances troubles.
La famille a tôt fait de le prendre en amitié, rêvant de l’adopter, les
autorités chinoises prônant maintenant la famille de quatre personnes,
c'est-à-dire avec deux enfants. Mais Wei, redoutant un départ dans une
université américaine et sentant son copain prendre sa place à lui au sein de
sa famille, ne peut tolérer la situation qu’il a lui-même créée en important au
sein du groupe familial, cet élément rapporté.
Petite merveille cinématographique que ce premier long métrage,
comme on n’en voit pas en Europe. L’image est splendide, particulièrement bien
travaillée sur la table du montage, la musique, tantôt classique, tantôt
actuelle se savoure, la direction d’acteurs excellente, et le scénario pose
fort adroitement un problème familial au sein d’un couple exemplaire. Certes,
ce n’est pas un film qui engendre la violence, mais un film psychologique,
remarquablement construit, où Jianjie
Lin laisse un tas de questions sans réponses, permettant au
spectateur (ainsi qu’à Wei) d’imaginer ce dont il a envie.
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