samedi 11 mars 2023

Metoo dès les années 80 en Italie


Le Théâtre Clin d’œil avait programmé ce vendredi soir, « Une Femme seule » de Dario Fo et Franca Rame, en couple à la ville, écrit à 4 mains comme s’il s’agissait d’un concert de piano, mais peut-être en est-ce un, qui sait ? Ce n’est d’ailleurs pas le seul texte théâtral qu’il et elle ont écrit, citons par exemple « Couple ouvert à deux battants » mis en scène par la Compagnie orléanaise du Grand Souk. Salle comble et comblée par la performance très haut de gamme de la comédienne, Sylvia Delagrange.

Produit par la Compagnie « la Lune à l’envers » basée à Bourg en Bresse, le spectacle d’une bonne heure met en scène une femme, enfermée chez elle par son mari, dont le seul compagnon durant la journée est son beau-frère, tétraplégique, et dont la seule activité est de souffler dans une trompette et de faire fonctionner son organe sexuel.

Légèrement demeurée, elle nous conte ses journées et ses nuits, ou plutôt le crie-t-elle à une voisine par la fenêtre, seule ou avec le mari, les gifles reçues, sa vie sexuelle sans plaisir, et tout le reste.

Le metteur en scène Benjamin Ziziemsky, a eu l’idée de dresser un ring sur le plateau, symbolisant l’enfermement que subit cette femme de la part de son mari. Sa décision finale de briser ses chaînes, c’est #metoo aujourd’hui, dans un texte écrit peut-être au début des années 80.

Certes, on peut légitimement s’interroger sur le choix de Dario Fo et Franca Rame par rapport à une femme au niveau intellectuel un peu faible, ce qui provoque une certaine gêne devant les rires d’une partie du public, le couple italien n’ayant pas reculé sur les doses d’humour. Mais ces personnes existent, et sa rébellion finale nous laisse en paix avec la pièce du couple italien.

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