dimanche 26 février 2023

Voyage en minéral

Thomas Salvador nous avait enchantés avec « Vincent n’a pas d’écailles », sorti en 2015, déjà 8 années, avec Vimala Pons, sorte de conte aquatique où Vincent ou Thomas comme on voudra était doté de pouvoirs extraordinaires au contact de l’eau. Avec « la Montagne », c’est un peu pareil, Louise Bourgoin devient la complice de l’homme prodige, et l’eau est remplacée par la haute montagne.

Pierre (là encore, Thomas Salvador incarne le personnage principal) est ingénieur. Venu dans les Alpes présenter un robot, il est happé par la montagne, décide de rester et après avoir bénéficié de quelques heures passées en compagnie d’un guide, avec tout le matériel nécessaire, piolet, crampons, corde et tente igloo, il part seul passer la nuit en haute montagne. Là, le film bascule en un conte fantastique.

En nuit, il aperçoit des masses ondoyantes lumineuses, rampant à la surface du sol. On pense alors aux feux de Saint-Elme en mer, aux farfadets dans la haute atmosphère. On ne les connaissait pas encore en haute montagne. Il les suit à travers les interstices des rochers, ce qui le mènera vers un plongeon (on repense à Vincent)  à travers le minéral, peut-être allégorie d’une introspection psychanalytique.

Au final, la cheffe du restaurant de l’Aiguille du midi dont il avait fait connaissance, on sentait bien qu’une idylle était en train de naître, le ramènera parmi l’humanité, même s’il gardera une séquelle  de son voyage minéral.

Magnifiques images de haute montagne, il semblerait que les prises de vue aient effectivement été réalisées au-dessus de 3000 mètres, sans trucage, et surtout effets numériques splendides lors de son séjour parmi la pierre, qui lui permirent d’être primé lors de la Quinzaine des Réalisateurs en 2022 ainsi qu’au Festival de Gérardmer.

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