Spielberg raconte son enfance

Dernier film de Steven Spielberg, « The Fabelmans », où il narre son enfance au sein de sa famille, son père génial informaticien, sa mère, pianiste à la maison, ses sœurs, et un ami de la famille qui jouera un rôle prépondérant dans l’explosion familiale.

Deux heures trente plus tard, on s’interroge. Que nous apporte ce film, certes très bien réalisé, excellents acteurs et actrices bénéficiant d’une excellente direction de la part du réalisateur, très bon cadrage, tout pour plaire. Mais encore ?

Dans l’Amérique profonde des années 60, on nous dessine une famille juive (on nous épargne les fêtes hébraïques) intégré dans la communauté catholique, une société tradi, pas un noir à l’horizon, tout baigne, enfin en apparence. L’enfance d’abord quand ses parents emmènent le jeune Sam au cinéma, lequel semble avoir peur des géants, mais dans la salle, devant un accident de train où les wagons volent en l’air (« Sous le plus grand chapiteau du monde » de Cecil B Demille), il est ébloui par le 7ème art qui deviendra sa passion.

Muni d’une petite caméra, il va alors multiplier les prises d’images, réalisant de petits films jusqu’au jour où lors d’un pique-nique avec ses parents, il découvre lors du montage, ce qu’il ne devrait pas voir. Moment de bascule dans le long métrage de Spielberg.

Dans une seconde partie, tout ne baigne plus ! Sam découvre l’antisémitisme à l’université, au premier degré, celui des années 30 en France, le tabassage en règle qu’il subit laissant froid les autres étudiants qui détournent le regard, le divorce des parents dont on rend responsable la mère (Toujours leur faute dans la bonne société tradi), l’abandon de ses études au profit du cinéma. Sa rencontre avec John Ford (David Lynch dans le film) vaut le détour.

Au final, on peut éviter ce très long métrage, il y a mieux à faire et à voir, sauf à se replonger dans cette société blanche d’après guerre où tout va pour le mieux. Spielberg s’en est-il rendu compte ?