On a l’habitude : le plus souvent, le Grand Prix au Festival de Cannes apparaît au-dessus du lot. Ce fut encore le cas cette année avec « Close » du belge Lukas Dhont, lequel avait déjà ébloui avec « Girl » en 2018. Il fait partie de ces jeunes artistes belges surdoués pour le théâtre ou le cinéma, il est appelé à devenir la référence belge en matière de cinéma, en poussant les frères Dardenne vers la sortie.
Rémi et Léo sont deux copains très liés, Léo va souvent dormir chez Rémi, partageant le même lit. Si Rémi pratique le hautbois avec virtuosité, Léo aide ses parents, agriculteurs, dans leurs immenses champs de fleurs. C’est la sortie de l’enfance, l’aube de la préadolescence. Au collège, on les interroge sur leurs relations, gentiment, sans animosité ni moquerie aucune de la part de leurs camarades.
Le drame surviendra quand l’un des deux, Léo, s’écarte petit à petit de Rémi, allant vers les autres camarades de jeux, et pratiquant le hockey sur glace. Rémi ne peut l’accepter. Est-il encore dans l’enfance, ou peut-être les prémices de l’homosexualité apparaissent. On ne saura pas. Quels mots Léo peut-il prononcer face à ses camarades, ses parents, son frère, et surtout la maman de Rémi, d’une bonté exceptionnelle, et qui voudrait savoir pourquoi, mais qui ne sait pas.
Dans ce film, tout est époustouflant ! la direction des acteurs et actrices est exceptionnelle, que ce soit avec le jeune Eden Dambrine (Léo, le blond) et sa maman Léa Drucker, ainsi que l’autre jeune Gustav De Waele (Rémi) et sa maman Emilie Dequenne. Cette dernière réalise une composition tout à fait hallucinante : un sourire, un clignement d’œil, la tristesse, les pleurs, tout est absolument parfait dans son personnage de mère qui adore son enfant, qui fait son deuil, et dans son rapport à Léo, l’autre enfant. Ensuite, il y a Frank Van den Eeden, un Directeur de la photographie haut de gamme : dire que les plans qu’il propose sont superbes, est encore inférieur à la réalité. Filmer les enfants de profil, en pleine course dans les champs de fleurs, à vélo sur les pistes cyclables, ou Léo de face sur la patinoire, tient de l’exploit cinématographique. Un grand film sur l’amitié post-enfance qui fera date !
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