Quatre générations, mais c'est la vieillesse qui émeut.

Mia Hansen-Løve signe un joli film avec « Un Beau Matin », primé à Cannes cette année dans la section parallèle de « la Quinzaine des réalisateurs ». Comme dans « l’Avenir », Mia Hansen-Løve prélève des éléments dans sa vie personnelle : prof de philo était sa mère, ici le père de Sandra, une maladie neuro-dégénérative avait frappé le père de la réalisatrice, ici et encore le père de Sandra.

Sandra, c’est Léa Seydoux !  On a un peu le sentiment à la sortie de la salle que le film, le scénario, le montage, tout a été programmé pour la star française, tant elle occupe l’écran du début à la fin, en robe, en pantalon, sac au dos dehors, ou totalement nue chez elle lors de ses ébats amoureux. 35 ans environ, une petite fille d’une dizaine d’années, Sandra est veuve depuis cinq ans quand elle rencontre un ami de son défunt mari, avec lequel une idylle va naître rapidement, les deux tourtereaux étant tombés fous amoureux l’un de l’autre. Sauf que l’amoureux est marié et a un garçon. Problème. Ceci est le côté pile du film, on dira.

Le côté face, c’est le père de Sandra qui ne pouvant plus vivre seul, est trimbalé par ses filles d’hôpital en Ehpad public, puis privé. C’est le côté le plus intéressant du film. On y voit la lente dégringolade du père, jusqu’à son entrée dans un Ehpad privé, sans doute cher, où l’on s’occupe de lui, où l’on mène avec les malades, des activités telles des chansons, qui leur permettent de reprendre goût à la vie. Mais le moment le plus fort, le plus intense, c’est la visite de Sandra chez sa grand-mère, nonagénaire, femme et actrice (je n’ai trouvé son nom nulle part) formidable dans ses gestes et sa parole.

Léa Seydoux est entourée d’actrices et acteurs connus, Pascal Greggory le père, Melvil Poupaud l’amoureux, ou Nicole Garcia l’ex du père et mère de Sandra. On aurait pu donner comme titre « la vieillesse », il me semble qu’il aurait mieux refléter le film, la relation amoureuse de Sandra et de son chimiste servant plutôt à meubler qu’autre chose.