mardi 25 octobre 2022

Entre polar et comédie théâtrale

Louis Garrel, poursuivant son œuvre cinématographique, nous propose « l’Innocent », mêlant le polar, la comédie, laquelle peut s’avérer grinçante, avec un côté décalé cher au réalisateur, semblant nous entraîner dans des chemins un peu sarcastiques.

Sylvie est artiste et fréquente les prisons d’où elle s’amourache de détenus au talent de comédiens. Elle se marie avec le dernier en date qui va bientôt sortir, Michel. A peine libre, le couple ouvre un magasin de fleuriste qui interroge lourdement Abel, le fils de Sylvie, lequel travaille dans un aquarium géant où les classes des écoles se suivent, avec sa collègue qui deviendra sa copine, Clémence, au profil totalement décalé.

Le film va alors verser dans le polar où chacun se fait arnaquer par l’autre, dans une histoire de vol de caviar sur une aire d’autoroute. Garrel mêle intelligemment braquage et théâtre, ce qui, il faut bien l’avouer, est une trouvaille aussi comique qu’audacieuse, mais réussie.

Le quatuor composé de Louis Garrel (Abel), Roschdy Zem (Michel), Anouk Grinberg (Sylvie) et Noémie Merlant (Clémence) sont au diapason, les deux femmes dans des rôles totalement exubérants, contrastant avec les deux hommes plus sombres.

On passe un bon moment avec le nouveau long métrage de Louis Garrel, qui se situe dans la catégorie des bons films français, sans pour autant en faire un chef d’oeuvre. Il a déjà fait beaucoup mieux, dans des films où il dissèque les relations humaines, à 2, à 3, ou à 4 comme ici. « Les deux amis », « la Croisade » ou « l’Homme fidèle » forment un ensemble cohérent dans une filmographie dont il se plaît à composer des couples qui se font et se défont, au gré des circonstances, où il excelle à construire des scénarios inattendus. Peut-être que dans « l’Innocent », il manque un soupçon d’émotion et de chaleur humaine.

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