jeudi 24 mars 2022

Une danse pleine d'énergie venue du Congo


Le hasard fait parfois bien les choses ! Ne pouvant me rendre à Berthier (Odéon), cause Covid, je me suis retrouvé à la Maison de la Culture du 93, à Bobigny, dirigée par Hortense Archambault, ancienne co-directrice du Festival d’Avignon. Au programme en cette soirée, « Utopia / Les Sauvages », chorégraphie du congolais DeLavallet Bidiefono.

Le lieu tout d’abord, rénové et restructuré récemment a réouvert ses portes en 2017, livrant un espace de spectacles haut de gamme, avec une salle de 800 places, une autre de 170 places, et un hall très vaste où l’on peut se restaurer, lire, bavarder…

Sur le plateau, une batterie, percussions en tous genres et guitare électrique. Le musicien nous propose des textes de Dieudonné Niangouna, congolais lui aussi, artiste associé au Festival d’Avignon en 2013, poète, auteur et metteur en scène. Neuf danseurs (5 hommes, 4 femmes), vêtus de couleurs différentes et chatoyantes, livrent une danse herculéenne, à l’énergie débordante, où les corps s’effleurent, s’entrechoquent, on se jauge, on s’affronte dans une sorte de battle dansée au millimètre près, on se porte, on se lance dans les bras de l’autre, on se projette en l’air, au sol, c’est une chorégraphie en trois dimensions que le danseur congolais a créée avec sa compagnie Baninga.

« Les Sauvages » me font immédiatement penser au rondeau de J-P Rameau, chorégraphié à l’Opéra de Paris par Bintou Dembélé, sur une mise en scène de Clément Cogitore, mêlant les danses de rue et notamment le krump. Ici, le krump n’est pas présent, mais ces danses se rejoignent entre les ghettos de Los Angeles où le krump est né, et ceux de Brazzaville où sévit misère et corruption. Il y a aussi des interférences avec « One Shot » du regretté Ousmane Sy, spectacle entièrement féminin, vu sur le web et qui m’avait enthousiasmé. Ces chorégraphies, pour autant qu’elles soient différentes, ont ceci en commun, c’est qu’elles pointent la liberté du danseur, qu’elles se répondent dans leur intimité, qu’elles expriment la joie des interprètes d’offrir au public un moment de grâce inouïe.

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