L’auteur met principalement en scène deux familles, l’une de l’immigration marocaine, l’autre présente dans cette région depuis des générations. Pointent au sein de ces deux familles, deux jeunes, Hacine et Anthony, dont les chemins se croisent, s’éloignent, pour se rapprocher enfin, dans des relations difficiles, voire conflictuelles, alors que leurs intérêts de classe sont communs.
Le roman se subdivise en 4 périodes, toutes au mois de juillet par fortes chaleurs, de 1992 à 1998, en sautant les années impaires, et se termine le lendemain de la demi-finale de la coupe du monde de foot, remportée par la France face à la Croatie. Les pages racontant ce match au travers des bars de la ville sont une vraie pépite.
Nicolas Mathieu décrit la vie de ces français, sans perspectives, condamnés à vivre là, parce qu’ils sont nés dans ces familles où tout se perpétue de génération en génération. Description minutieuse, où l’on sent bien que l’auteur aime cette population qu’il qualifiait récemment de « France bac Pro », métaphore de celles et ceux qui vont grossir les stats du chômage et voter à l’extrême droite puisque la Gauche avait cessé de s’adresser à elle. Et notamment de cette jeunesse, de ces adolescents qui découvrent l’amour, la vie, sa dureté, le couple qui déraille vite, l’alcool, les drogues et la désespérance.
Ecrit dans un style alerte, le roman se lit très agréablement. Mais les choses ont-elles changé depuis ? Certainement pas, l’auteur aurait pu placer son roman dans les 2010, sans rien changer ou presque, mentalités identiques, smartphones en plus, si ce n’est en remplaçant la Croatie par la Belgique. Roman à lire et à faire lire.
Editions Acte Sud
425 pages
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