On ne connaissait pas parmi les cinéastes japonais, Yukiko Mishima, du moins en Europe. Le mal est réparé avec « The Housewife », film d’un peu plus de deux heures et dont le titre original est Red, rouge comme un chiffon qui vole au vent sous une tempête de neige. Faut-il y voir les couleurs du drapeau japonais ?
La réalisatrice nippone frappe un grand coup avec cette œuvre qui nous arrive en cette fin d’hiver. Sur fond de drame amoureux, elle questionne la famille japonaise où la femme est recluse au foyer, chargée d’éduquer les enfants, d’entretenir la maison, de faire à manger, et enfin de donner du plaisir sexuel à l’époux sans réciprocité. C’est du moins le sort réservé à Toko depuis la naissance de la petite âgée de 6 ans, pendant que le père, commercial, est souvent absent.
Mais Toko va rencontrer par hasard un ancien ami, amant probablement, marié à l’époque, et malade depuis quelques années. Toko aura à choisir entre les deux hommes, cela sera facile, mais aura aussi à choisir entre sa fille et son amant. Terrible dilemme que la mère de Toko aura au préalable, et sans le vouloir, donné réponse.
L’actrice Kaho dans le rôle de Toko est rien moins qu’éblouissante. Son visage, filmé de près, révèle les émotions qui la traverse, la tristesse d’abord au sein du couple, puis la joie, une espèce de délivrance du carcan qui était sien lorsqu’elle peut enfin connaître une autre vie, au sein de son nouveau travail, de ses nouvelles amitiés, de ses divertissements et de ses nouvelles amours.
Au final, confrontée à sa petite fille qui lui demande de rester, elle refuse, ce qui la met en porte à faux : peut-on choisir entre sa petite fille de six ans qui vous réclame, et un amant ? « En route », dira-t-elle ! Yukiko Mishima brise les liens familiaux, et surtout les liens mère/fille. Dur !
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