Le cinéaste mexicain Guillermo del Toro double oscarisé avec son précédent film, « la Forme de l’eau », lequel avait aussi reçu le Lion d’Or à Venise, et qui m’avait littéralement ébloui avec « le Labyrinthe de pan » en 2006, revient avec une nouvelle super production, « Nightmare Alley »., « Allée des cauchemars » en français, mais le titre anglophone reste.
Guillermo del Toro, en matière de film susceptible d’aller aux Oscars, et donc de plaire au public américain en premier, sait faire. C’est un expert ! Il tient le spectateur en éveil durant deux heures vingt, lui en met plein des yeux et les oreilles, lequel au final sort émerveillé. Sauf qu’il n’a pas pensé une seule seconde durant tout le film. Après, il peut, pour ceux qui veulent faire fonctionner leurs neurones.
En ces temps de fake-news, de complotisme, où l’on peut faire croire n’importe quoi à des foules d’adeptes, et c’est plus que vrai aux USA, Guillermo del Toro a choisi la télépathie comme thème de son film. Nous sommes au début des années 40 aux US. Un homme, Stan, (Bradley Cooper) part à l’aventure, son père vient de mourir (parricide peut-être, on ne saura pas vraiment), il a tout brûlé, maison et cadavre, et atterrit dans un cirque où il découvre là un être humain réduit à l’état bestial, ici un couple pratiquant les cartes de tarot et la divination, ailleurs une jeune fille qu’on électrocute… Il s’entiche de l’électrocutée et file à New York afin de s’enrichir grâce à un carnet où la télépathie (ou l’escroquerie, c’est comme on veut) est expliquée dans tous ses détails. On marquera un renversement de classe sociale. Il rencontre une psy (Cate Blanchett) au visage cadavérique et la sidère en devinant qu’elle tient un revolver dans son sac. Facile, j’aurais dit la même chose (si, si !). A eux deux + l’électrocutée, ils vont piquer un max de fric aux riches. Jusqu’à la chute… A noter la scène finale avec le rire de Bradley Cooper qui risque de devenir mythique.
Un trio d’acteur et actrices très connus (Bradley Cooper, Cate Blanchett et Rooney Mara), un excellent Directeur de la photo en la personne de Dan Laustsen qui avait déjà officié dans « la Forme de l’eau », un budget conséquent, et vous avez tous les ingrédients pour qu’un film remplisse les salles. Seulement voilà, la charlatanerie n’est sans doute pas le meilleur sujet par les temps qui courent, notamment aux US, possiblement en France aussi. Nous montrer un mutant aquatique dans un laboratoire ne pose pas de questions politiques, mais un charlatan oui.
En l’état, « Nightmare Alley » est un excellent film, dans la lignée de ceux signés Guillermo del Toro, sur un scénario adapté d’un roman de Lindsay Gresham, il offre deux parties antagonistes, la première dans la pauvreté et la saleté d’un cirque ambulant, la seconde dans le luxe new-yorkais. Plus dure en sera la chute.
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