Deuxième film iranien en ce mois de décembre ! Après « Le Diable n’existe pas » de Mohammad Rasoulof, Ours d’or à Berlin en 2020 et dont j’ai dit le plus grand bien, voici sur nos écrans qu’apparaît « Un Héros » de Asghar Farhadi, Grand Prix à Cannes cette année. Heureux cinéma iranien !
Un homme, Rahim, sort de prison pour une permission de 48 heures. On remarquera que la prison est présente dans ces deux films, ce qui n’est guère surprenant dans le cinéma iranien. Il a une dette envers un membre de sa famille qu’il est incapable de rembourser. Il retrouve la jeune fille qu’il aime, amour réciproque. Celle-ci est en possession de pièces d’or (les a-t-elle trouvées, volées, on ne sait pas trop). Après avoir tenté de les vendre, Rahim va monter une arnaque qui va le faire passer pour un héros aux yeux de l’opinion. C’est fort bien imaginé, mais l’arnaque suscite des doutes chez certains.
Rahim, c’est Amir Jadidi, très souvent un sourire benêt illumine sa figure, la démarche nonchalante. Mais ce n’est qu’un air qu’il se donne, car il sait entrer dans de vives colères lorsqu’il sent que son stratagème va échouer.
On se prend alors à penser que Asghar Farhadi a conçu son scénario comme une métaphore de la société iranienne, où la combine, l’arnaque, le faux, le mensonge, sont les pratiques dominantes pour un peuple corseté par un régime sanguinaire, où tout s’achète, telle cette femme qui sauve son mari de la pendaison en payant juges et bourreau.
Film qui vaut par son scénario, la direction d’acteurs aux visages expressifs, mais qui se situera en retrait de celui de Rasoulof, autrement plus fort et qui vous secoue.
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