Que voilà un joli conte, non pas de Noël, quoiqu’en cette période cela repose des contraintes sanitaires, mais un conte écologique, plein d’humour, non pas de caniveau, un humour spirituel, plein de finesse, d’intelligence, de douceur familiale.
Louis Garrel nous offre donc en cadeau, cette fois-ci de Noël, « la Croisade », sur un scénario coécrit avec Jean-Claude Carrière décédé en février de cette année. Un conte plutôt court, une heure six minutes, mais ô combien touchant.
Abel et Marianne (Laetitia Casta et Louis Garrel inséparables) forment un couple de bobos parisiens plutôt aisés. Leur fils, Joseph dit Jojo (Joseph Engel fabuleux), quelques quatorze années, se révèle être l’auteur de disparitions d’objets auquel le couple tient particulièrement (livres, vins, bijoux, robe Dior, etc…). En fait, le jeune garçon revend tout. Scène prodigieuse où le couple effondré découvre l’affaire et leur fils expliquant le plus calmement du monde le pourquoi de la chose.
On assiste tout au long du film à des scènes jubilatoires, telle celle où un autre couple en compagnie de leur fille de l’âge de Joseph est invité à dîner. Lui complotiste, ne croyant pas un mot du dérèglement ou du réchauffement climatique, dîner se clôturant par une alerte en plein Paris intimant à chacun de rester cloîtré chez lui, le taux de CO2 dépassant la norme. Il y a aussi l’irruption de la gendarmerie en pleine Afrique, enfin presque, tout à fait jouissive.
Manifestement les deux scénaristes s’en sont donnés à cœur joie, réglant leurs comptes à ces bourgeois, installés dans le confort, tranquilles face aux menaces climatiques, alors que leurs enfants tirent la sonnette d’alarme, comme Greta Thunberg que l’on voit haranguer ceux qui gouvernent le monde. Le film se termine par un mirage, une note d’espoir, un cadeau de Noël. Courez-le voir, il vaut vraiment le déplacement !
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