samedi 7 août 2021

Une allégorie du bien et du mal

Il y a un an sortait sur les écrans « l’Infirmière », de Koji Fukada, dont je disais qu’il s’agissait d’un entrelac de faits et de métaphores. « Le soupir des vagues » qui vient de nous parvenir en ce mois d’août, mais réalisé avant « l’Infirmière », fait écho, en ce sens que Fukada mêle le réel et l’irréel dans une histoire d’approches amoureuses entre adolescents, filles et garçons.

Fukada nous transporte en Indonésie, du côté de Sumatra, précisément dans la province de Banda Aceh, là où un tsunami a ravagé le pays en 2004, après une guerre civile de trente années. Aujourd’hui, la charia règne, on flagelle les femmes en public. Mais Fukada n’en parle pas. Voilà pour le lieu.

Un être sort des vagues, nu, qu'on appellera Laut, la mer. Qui est-il ? S’il ne prononce que quelques mots, on sait qu’il est capable de soigner des gens, mais aussi de les tuer. Allégorie du bien et du mal sans doute, métaphore du tsunami peut-être. Il est recueilli dans une famille dont la maîtresse de maison est nippone, entourée de jeunes ados.

Fukada évoque leurs problèmes, les uns s’interrogeant sur leur nationalité, japonaise ou indonésienne, sur l’impossibilité de s’unir au-delà des différentes religions, sur la recherche du lieu où est mort le père, d’après une photo ancienne. Il glisse quelques moments d’humour comme ce jeune homme qui dit à la jeune fille qu’il semble aimer, « la lune est belle », expression que l’autre ne comprend pas.

« Le soupir des vagues » est un film d’une douceur infinie, les jeunes étant bercés par les vagues de l’océan, et comme c’est l’habitude chez Fukada, un élément vient perturber le bel ordonnancement du groupe, en la personne de Laut, celui par qui on peut être sauvé ou tué. J’ai néanmoins le sentiment que Fukada s’est amusé avec son scénario, et malheureusement, si chaque année le réalisateur nippon nous propose un nouveau film, il me semble de plus en plus à court d’idées. Au suivant l’année prochaine.

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