Bruno Dumont est un habitué de Cannes depuis le Grand Prix obtenu en 1999 pour « l’humanité ». Il est revenu cette année pour « France ». Je le dis tout net : après avoir vu 4 ou 5 fois la bande annonce qui m’indisposait lourdement, je n’avais aucune envie d’aller voir le film. Puis après avoir lu deux interviews du réalisateur, je me suis décidé et ne le regrette pas.
Bruno Dumont dénonce le cirque des journalistes de la télé, et il a bien raison, à coup de reportages bidonnés, de débats incompréhensibles pour le spectateur, de larmes factices ou pas…. Que cela ne fasse pas plaisir à certains est une évidence. Les journalistes qui profitent du cirque évidemment, mais aussi les spectateurs du cirque qui s’extasient devant leur écran, malheureusement, mais c’est comme ça. Dumont a choisir la satyre poussée à son extrême, il enfonce le clou, il tape dur là où ça fait mal, il bouscule les frontières de la réalité, c’est son style. Et on aime ce cinéma-là !
Léa Seydoux joue à merveille le rôle de la nunuche journaliste, elle en rajoute des tonnes, Blanche Gardin celui de la coach totalement irresponsable. Dialogues superbes !
Bruno Dumont ne fait pas que dénoncer le cirque journalistique, il règle ses comptes avec un certain cinéma avide d’action, là où on ne cesse de nous montrer des cascades de voitures. Alors Dumont en rajoute une couche avec l’accident de la famille de France. Sans oublier de tirer à vue sur le monde du fric, celui dont les discours sont insignifiants (pensez à celui qui explique ce qu’est le capitalisme), monde du fric vivant dans les palaces en plein Paris. Dumont explose devant ce monde factice, et il a bien raison.
In fine, France De Meurs (savourons ce doux nom…) découvre que la misère sociale existe à côté de chez elle, pas besoin d’aller à l’autre bout du monde. Que Léa Seydoux ait accepté un tel rôle en dit long sur ce qu’elle pense du monde dans lequel elle vit.
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