On ne peut pas dire que le « Sans famille » d’Hector Malot figure au hit parade des lectures de la jeunesse. Et pourtant, Jonathan Capdevielle l’a exhumé des placards pour en faire un spectacle haut en couleurs, et surtout transposé à notre époque. Le spectacle nommé « Rémi » du nom de l’enfant sans famille est une totale réussite qui tourne en France depuis fin 2019, interrompu par la pandémie, et dont la tournée devrait s’achever à la fin de cette année. Le CDN d'Orléans a eu l'intelligence de l'inclure à son programme de la saison.
L’histoire, on la connaît un peu. Rémi, découvert bébé, est adopté par un couple. Mais il sera rejeté par son père adoptif et trouvera refuge auprès d’un comédien, Vitalis, lequel l’embarque dans un « road movie », disons-nous aujourd’hui. Après de multiples aventures, rencontres, saynètes jouées sur les places des villages, Vitalis meurt. Ici, le spectacle de Capdevielle s’interrompt pour laisser place à la distribution d’un CD aux spectateurs afin d’en connaître la suite.
Dimitri Doré est Rémi sur scène. Formidable destin de ce jeune homme, né en Lettonie, ayant grandi en France, découvert le théâtre, et aujourd’hui sachant à peu près tout faire sur les planches. Acteur au physique de jeune ado, il nous a offert entre autres choses, un numéro exceptionnel de ventriloquie, mêlant trois voix, celle de Rémi et celles de deux marionnettes, qu’il manipulait lui-même. Il nous fera admirer sa très belle voix dans une ultime chanson qui clôt le spectacle.
Capdevielle, disais-je, a su actualiser le roman d’Hector Malot : on évoque le covid, l’avenir des intermittents de la culture, un jardin biologique pour faire face au dérèglement climatique… Quant à Vitalis interprété par Babacar M’Baye Fall, magistral de bonté, il a tout du SDF, du migrant, du manouche, tous personnages que la bonne société rejette.
Ajoutons des costumes tout en couleurs chaudes ainsi que les masques, dus à une équipe remarquable réunie autour de Jonathan Capdevielle.
Un spectacle que petits et grands ne peuvent que s’enthousiasmer en assistant à la relecture d’un roman que bien peu ont lu.
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