Abbi Geni, lanceuse d'alerte

Abbi Geni, jeune écrivaine américaine, signe avec « Zoomania », son second roman de fiction où elle évoque le sort réservé aux animaux sur cette planète qu’on appelle Terre, par les humains que nous sommes, en liaison avec les changements climatiques, laissant présager un nouvel effondrement des espèces vivantes terrestres dans une période, l’anthropocène, où les activités humaines ont un impact considérable sur le climat et les ressources fossiles.

L’Oklahoma, état situé à égale distance des côtes est et ouest des USA, au nord du Texas, est connu pour ses tornades dévastatrices et un attentat terroriste en 1995 faisant 168 morts. On y vote Républicain (Trump 65 % en 2020), pas un comté n’a voté démocrate !

Dans une petite ville vit une famille, le père et ses 4 enfants, dans une sorte de ferme où les animaux sont aimés de tous. Un jour, une tornade plus forte que jamais balaie tout sur son passage, rasant la maison. Survivent les 4 enfants devenus orphelins, lesquels trouvent refuge dans un mobil-home. L’aînée, Darlene, s’occupe de ses deux plus jeunes sœurs, Jane et Cora pendant que le frère, Tucker, disparaît à la suite d’une dispute.

Trois années plus tard, Tucker revient, animé de sentiments vengeurs face à ceux qui enferment et martyrisent les animaux, embarquant sa plus jeune sœur dans un voyage vers la Californie au cours duquel il sèmera la terreur, pressentant à court terme la fin des espèces sur Terre. Si le constat qu’il fait du sort des animaux et de l’avenir de la planète est juste, et c’est bien évidemment l’opinion d’Abbi Geni, on ne peut que condamner les méthodes du jeune Tucker, lequel préfère la lutte individuelle à l’action de masse, entraînant les foules afin d’inverser la courbe de la folie humaine.

Le roman, écrit et traduit dans une langue magnifique, tient en haleine le lecteur qui, au fil des pages, partage la vie de ces quatre jeunes américains qui n’avaient jamais vu la mer. Qui partage aussi la vie des animaux petits et grands, décrits avec beaucoup d’amour par cette jeune romancière dont on reparlera. Roman à lire et à faire lire !

Traduction de Céline Leroy – Ed. Actes Sud (350 pages)