Cinéma, chorégraphies, théâtre, romans... découvrez mes commentaires !... quelques poésies...
dimanche 7 mars 2021
Portrait d'une vie cabossée
J’avais laissé Florence Aubenas avec « Le quai de Ouistreham » paru en 2010, contant la vie de celles et ceux qui travaillent sur le port à Caen, et notamment employés à nettoyer les ferries qui arrivent et repartent vers l’Angleterre. Travail oh combien dur et peu payé, dans lequel Florence Aubenas s’était immergée plusieurs mois. Livre qui m’avait particulièrement secoué !
Elle revient avec « L’inconnu de la poste » aux éditions de l’Olivier. Elle relate par le détail, après avoir rencontré la plupart des protagonistes, l’affaire du meurtre sordide d’une postière dans une petite ville du Haut-Bugey, près du lac de Nantua, dans l’Ain. Assassinat commis en 2008 pour lequel un ancien acteur, Gérald Thomassin, césarisé en 1991 pour sa prestation dans le film de Jacques Doillon, « le Petit Criminel », aura passé 3 ans en détention provisoire avant d’obtenir un non-lieu. Mais « L’inconnu de la poste », c’est surtout le portrait de cet homme, à l’enfance détruite, passé par la Ddass, à la vie plus que cabossée, qui aura eu la chance de connaître les plateaux de cinéma en tournant dans une vingtaine de films de 1990 à 2008, et qui a mystérieusement disparu à Nantes à la fin d’août 2019. Portrait attachant que nous livre F Aubenas, dont on sent qu’elle lance à travers son livre, un appel afin qu’il réponde par un signe qu’il est toujours vivant.
Aubenas nous plonge au sein de ce pays montagneux, parmi ses habitants, dans cette région où on a développé les industries du plastique (on se dit que ces entreprises vont bientôt connaître le déclin). Personnages attachants, notamment toute cette équipe de jeunes sans avenir, en dehors de l’alcool et de la drogue, ou ces femmes, la quarantaine venue, qui songent à divorcer et faire la fête au dancing du coin, et surtout ceux touchés au plus profond de leur chair, dont le père évidemment, meurtri par la perte de sa fille unique.
Style alerte, agréable, cadenassant le lecteur dans les 237 pages d’où on n’en sort qu’une fois parvenu à la dernière !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.