Au moment où on ne s’y attend guère, voici une perle estivale sur nos écrans, venue d’Espagne, « Eva en août », mais dont le titre originel est « la Vierge en août ». Pensait-on de ce côté des Pyrénées que le mot chargé de sens spirituel allait effrayer le spectateur ?
Nous sommes à Madrid, par un été caniculaire. Eva, 33 ans, qui ne semble plus avoir de domicile, ni de travail, emménage si l’on peut dire, chez une connaissance partie loin de la capitale. La voilà qui déambule dans les rues, rencontrant d’anciens amis et amies, s’en faisant de nouvelles et de nouveaux, comme ces deux britanniques ou cette jeune femme adepte des sciences cosmiques et qui se fait fort d’éliminer les douleurs lors des règles, ainsi que d’autres. On bavarde dans les bars, on danse tard la nuit, là où on peut découvrir son amour pour la vie, qui ne durera que l’espace d’un été sans doute.
Cette jeunesse, née une dizaine d’années après la chute de la dictature franquiste, qui vit avec de nouvelles libertés morales inimaginables au temps de la dictature, croque la vie à belles dents, mais erre parfois sur son futur au point de pouvoir se perdre dans le labyrinthe de la vie.
Itsaso Arana qui tient le rôle titre, crève l’écran. Il est vrai qu’avec un tel scénario qu’elle a co-écrit avec le réalisateur Jonás Trueba, elle ne pouvait faire autrement. Son visage sait refléter ses envies, ses joies, ses découvertes, son amour de la discussion avec celles et ceux de son âge rencontrés au hasard. Les dialogues sont d’une très grande richesse, la photographie en tous points remarquable et d’une justesse absolue. On a même droit à quelques airs chantés au temps de la république espagnole. On se laisse porter par ce petit bijou de plus de deux heures, sans rebondissement, sans rupture. Mais certes, ce n’est pas une œuvre à voir par tous, c’est du cinéma d’auteur qu’on pourrait qualifier de nouvelle vague ibérique. Que c’est rafraîchissant !
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