Koji Fukada revient en Europe avec cette fois-ci « l’Infirmière » dont on attend énormément après ses trois derniers longs métrages, « Harmonium », « Au revoir l’été » et « Sayonara », et avant celui qui aurait dû entrer en compétition à Cannes en mai dernier. Pour ce dernier, il faudra attendre encore un peu.
Fukada évoque dans ses films des thèmes sociétaux, la vengeance, la fin de l’humanité consécutive aux radiations atomiques, la jeunesse, les saisons qui passent ; je suis ici avec « l’Infirmière », bien en peine de définir quoi que ce soit ! Fukada s’est employé à tellement entremêler tous les fils de son histoire que j’avoue être incapable de les démêler. Essayons néanmoins d’y voir clair…
Dès le début du film, une séquence attire le regard : une cigarette allumée est posée sur un cendrier, la caméra s’attarde sur la fumée qui s’en dégage, la volute offre une image magnifique. Allégorie de faits réels qui n’en sont pas et qui s’évaporent dans l’imaginaire ? Sans doute, les réponses aux questions que se pose le spectateur se trouvent là, à ce moment précis du film.
La suite est un entrelac de faits (ou de métaphores peut-être) dont on ne sait plus lorsqu’on sort de la salle s’ils sont réels ou le fruit de l’imagination d’Ichiko, infirmière exerçant à domicile et dans un cabinet : entre l’enlèvement d’une jeune ado, son prochain mariage avec un médecin, ses relations étranges avec un jeune coiffeur, une nuée de journalistes, une attirance homosexuelle entre Ichiko et la grande sœur de celle qui a été enlevée… Et un neveu qui sort de prison… Ou est le vrai ? ou est la mystification ? On ne saura pas. Fukuda reste trop évasif à ce sujet, volontairement, cela va sans dire… Il nous distille bien quelques indices, mais pour mieux brouiller les pistes.
Mariko Tsutsui dans le rôle d’Ichiko, que l’on a déjà vue dans « Harmonium », c’était la mère de l’enfant, occupe l’épicentre du film : mystérieuse à souhait, son dernier regard dans le rétroviseur de la voiture qu’elle conduit, reste tout aussi énigmatique. Honnêtement, je reste sur ma faim, « l’Infirmière » n’est pas le meilleur film de Fukada.
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