Haifaa Al Mansour, première cinéaste saoudienne, s’était fait connaître en 2013 avec « Wajdja », son premier long métrage qui mettait en pleine lumière, une pré-adolescente de 11 ans rebelle aux interdits, et voulant à tout prix un vélo comme les garçons. Vivant aujourd’hui aux USA, elle nous propose son second film qui parle de son pays, l’Arabie Saoudite, « A perfect Candidate ». C’est l’histoire d’une jeune femme médecin, dans une petite ville, qui se présente aux élections municipales, aidée en cela par une de ses sœurs elle-même photographe officiant lors de mariages.
Le père est chanteur et musicien, comme sa mère décédée l’était aussi, dans une famille d’artistes, comme d’ailleurs Haifaa Al Mansour. On voit donc Maryam mener de front son travail à l’hôpital et lors de ses réunions électorales composées d’abord de femmes, puis d’hommes. Elle est d’une volonté inébranlable, tout comme Wajdja, la petite fille. Constante chez Haifaa Al Mansour qui donne à voir ces femmes que rien n’arrête dans leur volonté émancipatrice. Sera-t-elle élue ? Je vous laisse voir le film.
Haifaa Al Mansour procède par petites touches dans la dénonciation du sort réservé aux femmes dans son pays d’origine, sachant qu’une attaque frontale lui interdirait tout retour au royaume Wahhabite. On évoque les intégristes, pour finalement ne pas les voir, la réalisatrice évite de montrer toute censure morale ou culturelle, bien qu’on sache qu’elle est omniprésente. Certes, le tout fait un peu scolaire comme ce vieil homme amené par son petit-fils à l’hôpital et qui refuse obstinément d’être touché par une femme, pour finalement avouer à la fin avoir voté pour elle. Mais l’ensemble est plaisant, sans doute moins fort que « Wajdja », cependant une incursion dans ce pays est toujours instructive où la diffusion du film devrait avoir lieu puisque le cinéma est accepté depuis 2018.
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