Tatsushi Ōmori, cinéaste japonais, la cinquantaine, n’était pas connu en France. Dorénavant, il l’est avec la projection dans les salles de son dernier long métrage, « Dans un jardin qu’on dirait éternel ».
Deux cousines, Noriko et Michiko, une vingtaine d’années environ chacune, se décident à aller voir Madame Takeda qui dispense des cours sur la meilleure façon de servir le thé, au Japon évidemment. Et tout de suite, on constate que Maître Takeda est implacable sur les moindres gestes, déjà pour plier la serviette. Si Michiko a un emploi qu’elle abandonnera quelque temps plus tard pour se marier, parce qu’au Japon, on travaille ou on s’occupe de la maison, et pas les deux, Noriko, vit toujours chez ses parents, est déçue en amour et peine à trouver un emploi. Elle continuera pendant de très longues années à fréquenter les cours de Maître Takeda, seule raison de vivre pour cette jeune femme qui voit passer les années sans avenir.
Tatsushi Ōmori couvre une longue période de la vie de cette femme qui verra son père mourir ainsi que sa professeur de l’art de servir le thé. Sorte d’examen à la loupe de la vie des jeunes femmes japonaises, le réalisateur nippon gère le questionnement par une réflexion philosophique dans un Japon tiraillé par ses coutumes ancestrales, les femmes étant souvent revêtues d’un Yukata. Le temps semble d’une immobilité éternelle, même si les saisons défilent, et avec elles les changements de la nature que Noriko observe dans le jardin de sa professeur.
Et surtout ce film sert d’adieu à une immense actrice japonaise, Kiki Kirin, que l’on a vue maintes fois dans des films de Kore-eda ou Naomi Kawase, et décédée en 2018, sans doute peu de temps après le tournage de « Dans un jardin qu’on dirait éternel ».
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