Franck Beauvais a quelques courts métrages à son actif. Avec « Ne croyez surtout pas que je hurle », son premier long, il nous raconte les derniers mois où il vécut en Alsace, seul, enfin près de sa mère, avant de plier bagage et de revenir à Paris. En fait, c’est un long cri qu’il profère, devant l’état délétère de la société et du monde en général, ses attentats et ses guerres. Nous sommes en 2016.
Il est revenu là, dans ce village il y a sept ans avec son ami, vivre en pleine nature, loin de la vie trépidante parisienne. Depuis, son père est mort devant ses yeux, son ami est parti, et fou de cinéma, il visionne des centaines de films devant son écran. Seuls, des copains de passage le tirent de son lent glissement vers la solitude.
C’est un long plaidoyer, au débit rapide, un hurlement malgré le titre, sur lequel il superpose de tout petits extraits de films qu’il a visionnés, qui correspondent de manière poétique à son discours. Alors, il est vrai que parfois le spectateur attiré par l’image perd un peu le fil de la parole, à moins que le récit ne fasse oublier l’image. Sans doute, faudrait-il revoir deux fois le film, une fois avec le son uniquement, et l’autre fois avec l’image seule, car le collage, si l’idée est lumineuse, peut s’avérer parfois problématique.
Un film étonnant, très loin du cinéma grand public, une sorte d’OVNI du 7ème art, qui a le mérite de nous sortir de nos habitudes, et qui interpelle le spectateur par un discours intransigeant et des images d’une beauté rare.
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