Fin 2017, Todd Haynes nous avait offert un bijou, « le Musée des Merveilles », l’histoire de deux enfants à la recherche de leurs parents à 50 ans de distance dans la ville de New York. Le cinéaste américain revient porteur d’un sujet totalement différent, celui de l’écologie avec « Dark Waters ».
Le film raconte le combat d’un avocat, Robert Bilott, contre un géant de la chimie, la multinationale DuPont, qu’il accuse d’empoisonner toute une région en Virginie, en déversant un poison dans la nature. Combat débuté au siècle dernier, dans les années 90, et qui se termine, du moins à l’écran au début des années 2010, par des amendes infligées par la justice, en centaines de millions de dollars, mais qui ne représente qu’une infime partie des bénéfices de l’entreprise et des sommes versées aux actionnaires.
Todd Haynes nous décrit par le détail la lutte titanesque qui oppose ce jeune avocat d’affaires au géant qui connaissait depuis longtemps le danger représenté par cette matière qui a recouvert pendant des années les poêles en téflon, bien connues dans nos cuisines. Mais aussi, sa vie privée, ses relations parfois difficiles avec son épouse catholique pratiquante, ses problèmes de santé, et son absence du foyer alors que trois enfants sont nés pendant ces deux décennies.
Combat de classes, qui oppose le capitalisme à un avocat qui défend un petit fermier de Virginie, dont la santé va déclinant et qui voit toutes ses bêtes mourir, mais Todd Haynes ne manque pas d’attirer l’attention du spectateur sur ces habitants pauvres qui remercient DuPont de leur donner du travail, rejetant toutes les accusations de destruction de la planète. Ce sont ces gens-là qui ont élu Trump, lequel s’est permis de tirer un trait sur les engagements de son pays en matière écologique, et ce au nom de la lutte contre le chômage, et des dividendes des actionnaires évidemment.
Magnifique interprétation de Mark Ruffalo dans le rôle de l’avocat qui consacrera sa vie entière à protéger la planète de ses prédateurs. Rôle tout juste monstrueux, tant Mark Ruffalo tient l’écran quasiment de bout en bout, loin de ses rôles secondaires habituels. Une interprétation qui devrait le marquer dans sa carrière. Un film écologique à voir urgemment !
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