Le cinéaste guatémaltèque, Jayro Bustamante, revient sur la guerre civile qui a ravagé son pays au début des années 80, marquée par le génocide du peuple maya. Un vieux général, condamné par la justice pour crime génocidaire, est libéré par la Cour constitutionnelle, dont les représentants disent au début du film : « Si le général tombe, nous tombons tous ! ».
C’est « la Llorona » sur nos écrans depuis quelques jours. La Llorona, selon une vieille légende maya, est une pleureuse que seuls les criminels entendent. Et c’est le cas de ce vieux général, qui en entendant la Llorona la nuit, se lève, revolver au poing, et tire sur ce qui bouge, sa femme ou sa fille ou sa petite fille, peu importe. Car dans sa riche demeure, assiégée par les manifestants réclamant justice, il côtoie les siens, ainsi qu’une nouvelle servante maya (mystérieuse Maria Mercedes Coroy) dont on ne saura pas qui elle est au juste. Est-elle là pour servir, pour se venger, ou pour se lier d’amitié avec la petite fille, est-elle la Llorona, Bustamante ne nous dit rien. Film aquatique tant l’eau est prépondérante : les larmes, le lavabo, la piscine, le fleuve, tout concourt à donner au film cette sensation où l’eau tend à purifier les âmes.
D’ailleurs, Bustamante insère dans son film des séquences dont on ne sait pas trop si elles relèvent du réel, de l’imaginaire, ou de la magie, tant le réalisateur se plaît à brouiller les pistes. Film manifestement à petit budget, mais qui pourrait ouvrir les yeux de la jeunesse guatémaltèque sur les horreurs passées, telle la fille du général qui s’interroge sur la réalité des crimes rapportés par de nombreux témoins, et qui devant le mutisme de sa mère, déclare qu’on ne peut pas inventer de telles atrocités sans les avoir vues. L’ambassade de France, citée au générique, a apporté son concours à la réalisation du film.
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