Dans la brume islandaise

Le cinéma islandais ne nous déçoit jamais. On se souvient de « l’Effet aquatique », « Under the tree », ou encore « des Chevaux et des hommes » ainsi que de « Woman at war ». Présenté à la Semaine de la Critique à Cannes en 2019, « Un jour si blanc », récompensé par la Fondation Roederer, est dans la lignée des films précédents, offrant aux spectateurs un drame familial sur un fond social, le tout accompagné d’une remarquable direction d’acteurs.

Sans en dire beaucoup, un homme d’âge mûr, vient de perdre son épouse dans un accident de la route. Peu après, en fouillant dans un carton, il découvre que son épouse avait une vie amoureuse cachée, ce qu’il ne peut admettre. Dans un crescendo digne de Hitchcock, la crise ne fait qu’empirer entre le veuf trompé et l’amant.

Ajoutons que le grand-père s’occupe de sa petite fille de bientôt neuf ans, en tous points adorable à l’écran, et fameuse actrice, assistant au drame final. Son visage crève l’écran par ses différentes mimiques, et surtout lorsqu’un couteau fait son apparition. Exceptionnelle interprétation !

Puis il y a le montage du film. Le réalisateur, Hlynur Palmason, tout juste 35 ans, et un nom à retenir (si on peut), nous offre des séquences rarement vues au cinéma. Je pense entre autres, à cette série de « diapos » marquant les saisons qui s’écoulent autour de la maison que le grand-père rénove ; je pense à la pierre qu’il jette dans le ravin et qui roule jusqu’au fond de l’eau, marquant peut-être sa descente psychologique jusqu’au tréfonds de sa conscience ; je pense à ces regards qui défilent avant l’explosion finale ; je pense au hublot par lequel on regarde les voitures arriver ; et je pourrais continuer…

Un grand cinéaste est né, Hlynur Palmason, qui nous offre une bien belle œuvre d’art ! Son 1er long métrage, « Winter Brothers » que je n’ai malheureusement pas vu, a été primé 4 fois au Festival de Locarno. C’est dire…