Présenté lors du dernier festival de Cannes dans la section « un certain Regard, le film de la marocaine Maryam Touzani, « Adam » est un petit bijou, réalisé en hommage aux femmes en général, et plus particulièrement aux femmes de son pays, victimes de tous les préjugés sexistes, et il y en a !
Samia est une jeune femme qui erre de porte en porte dans une grande ville marocaine, recherchant travail et logis. On découvrira quelques séquences plus tard qu’elle est enceinte. Une femme prénommée Abla, la quarantaine, veuve, mère d’une fillette d’une dizaine d’années, la recueille contre son gré, mais sa conscience lui interdit de la laisser dormir dans la rue. Toutes deux vont alors s’entraider, mais au-delà d’une simple entraide, en forçant l’autre à s’accepter telle qu’elle est, Abla en se faisant belle face à son soupirant, Samia après avoir accouché en allaitant l’enfant qu’elle veut abandonner et lui apportant la tendresse d’une mère.
Deux femmes en disgrâce dans la société marocaine forment un « couple » qui va changer le cours de leur vie alors que seule, chacune aurait plongé dans le désespoir. C’est remarquablement bien filmé, deux actrices qui dégagent une émotion qui met le spectateur au bord des larmes, Lubna Azabal dans le rôle d’Abla, laquelle n’est déjà plus une débutante, primée en Belgique dont elle a la nationalité, et Nisrin Erradi interprétant une Samia débordante de tendresse et de chaleur humaine. Un premier long métrage pour Maryam Touzani qui en appelle d’autres. Dommage qu’elle soit repartie de Cannes bredouille. On pourra aussi noter la très belle bande sonore à base de chansons de femmes arabes. Un film féministe !
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