« Histoire d’un regard », documentaire de Mariana Otero, rend hommage à un photographe de presse exceptionnel, Gilles Caron. La réalisatrice nous le fait revivre, alors soldat lors de la guerre d’Algérie où il se demande ce qu’il fait là.
Ce temps passé en Algérie le marque à tout jamais. Il devient photographe de presse à l’agence Gamma, d’abord lors des manifestations en mai 1968, puis au Vietnam pendant la guerre menée par les américains, au Biafra (c’est lui qui alerte sur la famine), à Jérusalem lors de la guerre des six jours, en Tchécoslovaquie avec l’intervention de l’Union soviétique, en Irlande du Nord pendant la guerre civile (là, Mariana Otero a retrouvé une femme et un homme 50 ans plus tard, présents sur les photos de Gilles, lors d’une séquence particulièrement émouvante), au Tchad où il faillit perdre la vie avec Raymond Depardon, enfin au Cambodge où il prendra la route N°1 contrôlée par les Khmers rouges, d’où il ne reviendra pas. Il avait 30 ans, une épouse et deux petites filles.
Les photos qu’il a laissées, cent mille environ, certaines très connues car publiées par les grands médias français, la plupart en Noir & Blanc, sont d’une très grande beauté, Gilles Caron ayant un sens inné de la lumière, du cadrage, capable de fixer sur la pellicule, au millième de seconde, un portrait, un groupe, une barricade, car il aimait intensément la vie, présente sur toutes ses photos. Hommage sublime !
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