(écrit en novembre 2019)
En grande avant-première au cinéma des Carmes, Jeanne Balibar est venue présenter son dernier long métrage, « Merveilles à Montfermeil ». Le film sortira en janvier.
Jeanne Balibar a voulu présenter une ville de Seine St Denis, ses minorités, ses nombreuses nationalités, la chaleur dégagée au contact de ses habitants. Elle a choisi de contourner la difficulté en recourant au cinéma de l’absurde. Pourquoi pas ? La proposition peut être alléchante, elle a au moins le mérite de l’originalité.
Et ça commence magnifiquement bien. Nous sommes dans le bureau d’une juge aux affaires matrimoniales, un couple est en instance de divorce, les piles de dossiers entourent le bureau de la juge, les deux protagonistes en viennent à parler arabe sous l’œil ahuri de la juge, laquelle réalise en même temps une découverte avec des cartes à jouer. On passe ensuite à une réunion de quartier entre la nouvelle municipalité de gauche, fraîchement élue, et les habitants de la cité. Emmanuelle Béart est la Maire, ceinte de son écharpe, entourée de ses adjoints, Jeanne Balibar elle-même, Ramzy Bédia, Mathieu Amalric entre autres. Et c’est pas triste, avec une séance d’hypnose à la clé.
Mais très vite, les histoires s’enlisent, on s’ennuie ferme, on se demande où Balibar veut nous emmener. On filme Amalric recherchant ceux qui ont été chassés par l’ancienne municipalité, interrogeant ça et là les habitants, les vrais, certains ont le fou rire, Amalric semble perdu… Mais tout ça ne fait pas une œuvre, et c’est le sentiment d’un vrai naufrage que l’on ressent à la sortie de la salle.
Pourquoi ? Je ne saurais dire. On ne peut rien reprocher aux acteurs pros, peut-être le lien entre ceux-ci et les habitants a du mal à prendre. Le scénario est-il tenable ? Jeanne Lapoirie derrière la caméra est aussi excellente. Du moins, on ne peut reprocher à Jeanne Balibar d’avoir tenté de sortir des platitudes. Les projets de la municipalité sortent des habitudes en proposant quelque chose de nouveau aux chômeurs, aux immigrés. Mais ce n’est pas le buste de Lénine sur le bureau de la Maire qui changera l’affaire, ni le burn-out d’Emamnuelle Béart qui en rajoute des tonnes dans la cage d’escalier. Car naufrage il y a. Et c’est dommage !
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