« Swallow » est sur nos écrans, « Avaler » pour les non anglophones. C’est l’histoire d’une jeune et belle femme, potiche recluse dans un appartement de très haut standing, sorte de prison dorée, dominant une baie, dont le jeune mari (non, il ne sont que fiancés) vient d’être nommé Directeur de l’entreprise de papa, le PDG, et qui est là pour fabriquer le futur PDG de la 3ème génération. Tout est vraiment caricatural dans ce film, mais une caricature probablement bien réelle dans ce milieu. On voit le jeune mari (non, je sais) entretenir la blancheur de ses dents, pianoter sur son portable quand sa tendre dulcinée tente de lui parler à table, inaugurer sa piscine, et j’en passe. Quand au grand chef, celui qui paie, il ne semble aucunement s’émouvoir de quoi que ce soit, il a le fric, il commande, un point c’est tout.
Tout serait nickel dans cette micro société si la belle n’avalait pas tout ce qui lui tombe sous la main, mettant en danger le futur PDG qui se développe in utero.
Haley Bennett livre ici une remarquable interprétation, passant du stade de la potiche à celle, déterminée, qui rencontre son véritable père biologique in fine, séquence où son visage exprime tout son désespoir. Quant au metteur en scène US, Carlo Mirabella-Davis, il réalise là un excellent film où il dresse les portraits de personnages perdus au sein d’une société américaine en décomposition.
Quant au thème central du film, pour en dire un peu plus, le réalisateur traite de l’angoisse et de la dérive psychologique d’une femme conçue au cours d’un viol. Le film a reçu un Prix spécial lors du denier Festival du film américain de Deauville, lequel, comme on sait, préfère aujourd’hui le cinéma indépendant plutôt que les blockbusters. Et c’est tant mieux de voir certains résister encore dans un univers globalisé soumis au fric et au divertissement.
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