Le metteur en scène Mohamed El Khatib, tout à fait loirétain, présente en ce mois de décembre, au CDN d’Orléans dont il est devenu familier, « la Dispute », avec six enfants de neuf ans environ. Le thème, le divorce de leurs parents, sujet que de plus en plus d’enfants connaissent et subissent.
Un immense jeu de légo recouvre le plateau, que les enfants utiliseront afin de réaliser quelques constructions. De quoi nous parlent-ils ? Du divorce de leurs parents, de l’endroit et du moment où leurs géniteurs leur ont appris la triste nouvelle, du nouveau beau-père ou de la nouvelle belle-mère, du père inconnu pour l’un d’eux, des moments de garde, du passage de l’une des maisons à l’autre, des parents qui ne veulent plus se parler ni se voir, du pont qu’ils représentent servant encore de lien familial, de leurs larmes enfantines. Et de nous interroger par mille questions.
Assurément, les trois garçons et les trois filles sont à l’aise sur la scène, ils prennent infiniment plaisir, ils sont heureux. On se dit que ce moment de théâtre dans leur enfance restera gravé en eux. Ils ont déjà du métier, rien qu’à voir la manière dont ils viennent nous saluer à la fin, ou par certaines mimiques et réparties fulgurantes dont on peut supposer que Mohamed n’est pas pour rien. Saluts auxquels ne participe pas le metteur en scène, fort justement, laissant aux enfants le spectacle qui leur appartient. L’humour ne manque pas durant cette heure, on sourit, certains spectateurs rient, d’autres applaudissent lorsqu’une petite fille nous gratifie d’un joli air à la guitare. Ils sont tous les six adorables.
Mais au final, on peut s’interroger sur ce qu’un tel spectacle apporte au public. On pense, en forçant un tant soit peu la comparaison, à la kermesse scolaire avec son sacro-saint spectacle de danse, de chant ou de théâtre. Certes, ici, la patte du metteur en scène éclate, le talent des mômes aussi. Et puis ? Quoi d’autre ? On est loin de Milo Rau qui a mis en scène l’affaire Dutroux avec un groupe de jeunes de 10 à 15 ans, dans « Five easy pieces ». Là, c’était très fort.
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