lundi 11 novembre 2019

Mélange des temps pour une merveille d'ingéniosité

Auréolé d’un Grand Prix de la Semaine de la Critique à Cannes cette année, le film d’animation « J’ai perdu mon corps » de Jérémy Clapin débarque sur nos écrans.

En un prologue, le spectateur a droit à un court métrage de 9 minutes réalisé en 2004 par Clapin, « H comme une histoire vertébrale », celle de deux personnes dont les handicaps sont inverses, lui la tête orientée vers le bas, elle vers le haut. Ils se rencontreront dans l’escalier et se découvriront grâce à un petit oiseau voletant autour d’eux. Très beau ! (Cliquez sur le lien)

« J’ai perdu mon corps » est l’histoire d’un enfant, Naoufel, aspirant devenir astronaute et musicien. On le retrouve quelques années plus tard, livreur de pizzas. Au cours d’une de ses livraisons, il est subjugué par la voix d’une jeune femme qu’il retrouve dans une bibliothèque où elle travaille, et dans un atelier de menuiserie où il parvient à se faire embaucher par l’oncle de la jeune fille.

Parallèlement, une main traverse la ville, des bas-fonds du métro à la chambre d’un bébé, faisant face à tous les dangers. On se dit que fatalement, un rapport existe entre Naoufel et la main, et qu’ils se retrouveront. On le saura plus tard, Jérémy Clapin entretenant le suspens.

Tout concourt à faire de ce film d’animation, une parfaite réussite, le dessin net et relativement simple, tantôt de couleurs vives, tantôt de teintes grises, la musique due à Dan Levy, et les relations entre une jeune fille à la peau blanche et un garçon basané, Clapin ayant recours à plusieurs métaphores, telle celle de l’astronaute, sorte de panneau indicateur. Le réalisateur procède par ellipses, enchevêtrement des temps, flash-backs, La fin, peut-être inspirée du Petit Poucet, est une merveille d’ingéniosité.

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