vendredi 18 octobre 2019

Vers une nouvelle glaciation

Le théâtre de la Tête Noire proposait en cette rentrée théâtrale, « Wapiti Waves », mis en scène par son directeur artistique, Patrice Douchet, lequel a passé commande en 2017, à l’autrice Martinage, un texte évoquant les « figures du refus » de la jeunesse d’aujourd’hui, en lien avec l’actualité brûlante.

Martinage est une jeune autrice et comédienne. Ses textes ne laissent pas indifférents, elle est d’ailleurs soutenue par Arcena, le Centre national pour les arts du cirque, de la rue et du théâtre. « Wapiti Waves », c’est d’abord un cri, des désillusions et des envies jetées au public, celles parlant de l’avenir de la jeunesse, de celles et ceux qui rêvent d’une autre vie que le travail aliénant dans un système économique qui broie l’individu.

Ils sont cinq sur scène, une tour en arrière plan, servant de vigie. Quatre jeunes à Lisbonne font face à une nouvelle période de glaciation, les ours et loups font leur apparition. Plus tard, ils émigrent à Marseille avant de tenter de rejoindre l’Afrique à bord d’une petite embarcation sans qu’on sache s’ils arriveront à bon port. Le cinquième, c’est à la fois un wapiti leur intimant l’ordre de quitter l’Europe, c’est aussi Dieu les observant du haut de la vigie. Belle idée, celle d’inverser les changements climatiques annonciateurs de catastrophes !

La mise en scène et la scénographie regorgent de trouvailles, telle la porte s’ouvrant sur un rideau d’eau, ou tous ces modules entassés comme en bric à brac au début et qui trouvent ensuite chacun leur place, sorte de Zad où l’on se chauffe comme on peut, en allumant un brasier sur scène.

Cinq acteurs et actrices sur le plateau, où l’on remarque évidemment Ariane Von Berendt au talent musical et théâtral hors du commun, Arthur Fouache qu’on voit souvent sur les mises en scène de Patrice Douchet, Jacques Courtès, Clémence Prévault et Blanche Sottou. Un spectacle qui pousse le spectateur à s’interroger sur les espoirs et l’avenir de la jeunesse d’aujourd’hui, et qui sans doute s’améliorera au fil des représentation, un certain désordre émanant encore de l’ensemble, peut-être dû au texte, et voulu par l’autrice.

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