jeudi 17 octobre 2019

Le prélèvement d'organe pose-t-il problème encore aujourd'hui ?

Rentrée du CDN d’Orléans, avec « Henrietta Lacks » par une Compagnie polonaise, dans une mise en scène d’Anna Smolar, diplômée de la Sorbonne, metteuse en scèn e et traductrice.

Henrietta Lacks, afro-américaine (je sais, le terme est incorrect, mais le fait que cette femme soit noire doit être mentionné), meurt en 1951, d’un cancer de l’utérus foudroyant, à l’âge de 31 ans. Les médecins ont prélevé sur son corps, des cellules cancéreuses, sans en informer, ni Henrietta, ni sa famille. Ces cellules, dénommées « HeLa », permirent un pas en avant fort important dans la recherche médicale, et évidemment, de juteux profits pour des laboratoires, la famille Lacks restant dans la pauvreté. C’est cette histoire que nous racontent les quatre comédiens sur scène.

Qu’est-ce qui pose problème ? On sait qu’en France, la rétribution financière pour don d’organe est formellement interdite. Aujourd’hui, les personnes s’opposant à un quelconque prélèvement après leur mort, doivent le mentionner explicitement du temps de leur vivant. On se doute qu’aux USA, la chose est différente. Quant à la Pologne, on sait aussi que ce pays connaît un très fort retour en arrière d’un point de vue moral.

Ils sont quatre, micro en main, une présentatrice, un médecin, Dolly la première brebis clonée, et Monsieur Cancer. Se succèderont des chansons gospels, des danses et beaucoup de dialogues parlant d’Henrietta, du biologiste, sans que je comprenne vraiment où on voulait en venir, d’autant que par moments, le débit très rapide des paroles ne permet pas de lire la totalité des surtitres, le spectacle étant en langue polonaise. Certes, celui-ci permet de sortir cette femme de l’oubli, de poser les problématiques morales et financières du prélèvement d’organe. Mais en France, il me semble que le débat est clos, sauf chez quelques cathos et autres croyants intégristes.

Spectacle en ouverture de saison qui ne restera pas très longtemps dans mes souvenirs. Certes, la salle Vitez était pleine en cette seconde soirée, mais la jauge est petite, et deux représentations programmées seulement ne devaient pas présager une forte affluence. La salle a bien applaudi, respectueuse du travail. On est sympa à Orléans !

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