lundi 23 septembre 2019

Rêve d'un amour éphémère

Le dernier film de Céline Sciamma, « Portrait d’une jeune fille en feu », couronné par un Prix du scénario au dernier Cannes, ne m’a pas emballé plus que cela. Certes, il y a la merveilleuse Adèle Haenel, qu’on voit maintenant un peu partout, mais qui ne saurait à elle seule porter au pinacle un long métrage, précisément au scénario plutôt creux. Ainsi vont les mystères du Palmarès de Cannes, car question scénario, il y avait fichtre mieux !

Une jeune femme, au XVIIIème, donne des cours de dessin à d’autres jeunes femmes, et pose elle-même. On la retrouve en pleine mer, dans une barque, on souque ferme, et ses ustensiles de peinture tombent à l’eau. Elle n’hésite pas à plonger malgré la tenue vestimentaire de l’époque. Débarquement sur une plage ; laissée seule, elle part, valise et planche à dessin sous le bras, à l’assaut des passages rocheux. Evidemment, pas de chaussures de rando !

On la retrouve toquant à la porte d’une riche demeure. Est-on sur une île ? Au bord de la mer certes, avec falaise. Une femme lui demande de peindre le portrait de sa fille, Héloïse,  promise en mariage, laquelle refusant l’idée du tableau et du mariage, a déjà éreinté un premier peintre. On ajoute la présence d’une jeune femme de maison, chargée de la popote, du ménage et du reste.

L’idée de Céline Sciamma consiste à peindre, non pas Héloïse, mais les relations entre les deux jeunes femmes, lesquelles se découvrent des penchants homosexuels. Elles fileront le parfait amour jusqu’au retour de la mère accompagnée peut-être du futur mari, on ne sait trop, mais surtout de la robe de mariée. Restera le rêve de cet amour éphémère, et rien d’autre…

Donc question scénario, on reste sur sa faim. Il y a déjà la sœur aînée d’Héloïse, suicidée du haut d’une falaise, du moins selon la version de la bonne, dont on se demande longtemps quel rôle elle joue réellement ; l’avortement, toujours de la bonne, qui donnera lieu à une peinture, mais on voit mal ce qui le rattache à l’amour des deux femmes ; et une virée des trois au village voisin, la nuit, et retrouvant les femmes du coin, chantant autour d’un feu,qui s’en prend à la robe d’Héloïse. D’où le titre…

Certes, on a sous les yeux une très belle œuvre picturale, de très jolies robes d’époque, Adèle Haenel dans le rôle d’Héloïse toujours magnifique, et surtout hommage à l’art, celui de la peinture et celui de la broderie. Mais que vient faire ce denier et interminable plan, quand, sous la musique de Vivaldi, au théâtre, des années plu tard, Héloïse, seule, pleure, sourit et pleure encore, les sanglots remontant de la poitrine ? Mystère, à moins que ce ne soit juste pour mettre en évidence les talents d’actrice d’Adèle… Se souvient-elle de ses amours passés ?

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