dimanche 29 septembre 2019

Croisement de familles à Kaboul

Zabou Breitman est une artiste confirmée. Elle était venue à Saran au théâtre de la Tête Noire à la Chapelle Vieille, présenter « la Compagnie des Spectres », c’était en 2016 ! Elle rayonne au théâtre et au cinéma, comme metteuse en scène ou actrice.

Lors du denier Festival de Cannes, la section « un Certain Regard » avait programmé « les Hirondelles de Kaboul », film d’animation coréalisé par Zabou et Eléa Gobbé-Mévellec, cette dernière s’occupant de la partie graphisme.

Kaboul sous la férule des Talibans, l’idée n’est pas neuve au cinéma. On se souvient de « Syngué sabour. Pierre de patience » sorti en 2012, et plus près de nous, « Parvana », film d’animation de l’irlandaise Nora Twomey en salles l’année passée.

« Les Hirondelles de Kaboul » croise deux familles. L’une, un couple d’intellectuels, lui prof d’histoire, elle dessinatrice, vit reclus dans leur maison. Interdits d’enseigner, ils sont contactés par un professeur d’université qui tente d’organiser une école clandestine. La femme d’une immense beauté (merci Eléa !) n’en peut plus de vivre ainsi, sans argent, sans avenir. L’autre famille, un couple aussi, lui gardien de prison pour femmes, elle atteinte d’un cancer n’a plus que quelque temps à vivre.

On se doute que ces deux familles vont se croiser, la mort accidentelle du prof d’histoire accélérant les choses. Quatre personnages d’âge variable, à l’histoire différente (le gardien de prison a combattu les soviétiques), mais au final quatre afghans qui rejettent peu ou prou la dictature et les horreurs des talibans. Celui dont l’évolution est la plus sensible, est bien sûr le gardien de prison, son épouse découvrant en lui « une lueur d’humanité » alors qu’elle ne lui a jamais vu verser une larme de sa vie.

Le dessin d’Eléa Gobbé représente une aquarelle aux couleurs clair pastel, le trait n’étant pas toujours précis, parfois s’évaporant dans le flou. Même si le film n’arrive pas à la hauteur de « Parvana », « les Hirondelles de Kaboul » constitue une très belle œuvre politique et picturale.

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