vendredi 12 juillet 2019

Architecture en décomposition

La Cour d’Honneur était investie cette année par Pascal Rambert et, oserais-je le dire, ses copains  et copines du théâtre public, dans un spectacle tout en longueur et en espace, « Architecture ».

Il y a là côté hommes, Jacques Weber, Stanislas Nordey, Arthur Nauzyciel, Laurent Poitrenaux, et côté femmes, Emmanuelle Béart, Audrey Bonnet, Marie-Sophie Ferdane, je ne cite pas tout le monde. Du lourd donc, et personne n’est à la traîne, tous sont au sommet, la Cour d’Honneur n’a qu’à bien se tenir !

« Architecture », c’est l’histoire d’une famille avec un patriarche, lequel fête ses 60 ans, ancien architecte, on comprend ainsi le titre, et qui voue une sorte de haine pour sa progéniture, qui le lui rend bien. Son épouse est morte, et avant qu’elle ne le fût complètement, la place était déjà prise dans le lit conjugal.

Nous sommes au début en 1911, en Europe centrale, mais la famille voyage beaucoup. Chacun sent la guerre arriver avec ses cortèges d’horreur. In fine, une vingtaine d’années plus tard, il ne restera rien ou si peu de cette famille décomposée, écartelée, anéantie par l’ambition, la haine, le fric.

Dans une seconde partie après entracte intervenu fort tardivement, bien après minuit, on s’appelle par son prénom d’acteur, on banquette, on imagine la mort de chacun, l’immense plateau étant recouvert au final des cadavres de la famille.

« Architecture », c’est la décomposition de l’Europe qui annonce un siècle d’abominations, à travers celle d’une famille dont le père se conduit en tyran (cherchez l’exemple…), où personne n’ose s’élever contre lui, sauf Stan, le plus honni, celui qui a osé franchir la ligne rouge. Avant’un début de réconciliation, car les deux plus fortes têtes étaient amenées à se partager le festin.

Manifestement, il y a des moments forts, d’autres plus faibles, « Architecture » est une longue, très longue suite de cris, les femmes étant l’égale des hommes de ce point de vue, il est vrai que Béard et Bonnet tiennent le choc ! J’oserais dire que Weber est peut-être un peu en-dessous, n’étant pas toujours compréhensible lorsqu’il hurle sa haine.

Bon, on a connu mieux dans la cour, plus mauvais aussi.

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