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dimanche 14 juillet 2019
Coups de coeur en Avignon
Une semaine, 26 spectacles dont 5 du IN et donc 21 en OFF, cela laisse des souvenirs, quelques-uns fabuleux, beaucoup bons ou assez bons, on a la catégorie passable, et malheureusement en bout de chaîne, celui où on n’a rien compris. Je ne parlerai que des coups de cœur.
Côté IN, le thème proposé par Olivier PY, Directeur du Festival, tournait autour des migrations, l’Odyssée en toile de fond, et la montée des dictatures fascistes (appelons-les par leur nom réel, celui de nationalisme étant une sorte de terme destiné à ne pas effaroucher). On en a eu pour notre argent, façon de parler ! Cris, hurlements, dénonciations des dictatures, des guerres, et rien de plus. Car le monde culturel se demande comment inverser la courbe…
Au final, c’est « Architecture » de Pascal Rambert avec son « cortège » d’acteurs et d’actrices au sommet, même si tout ne fut pas parfait, que retiendra ma mémoire, « Pelléas et Mélisande » de Julie Duclos étant un peu trop sage, tandis que « le Présent qui déborde » de Christiane Jatahy laissait la part trop belle au cinéma.
Côté OFF, en tête et de très loin, pour moi l’évènement du OFF 2019, c’est « 40° sous zéro », (en Avignon en juillet c’est déjà bienvenu), par le Munstrum Théâtre basé à Mulhouse qui obtient la Palme. Totalement dément, avec 7 actrices et acteurs habillés par Christian Lacroix, certains contorsionnistes, de la Sibérie à l’Alaska, ils entraînent le public dans une folle aventure où l’on change de sexe à volonté, où l’on meurt et ressuscite grâce à l’héroïne. C’est totalement jubilatoire !
Je retiendrai aussi « la Machine de Turing » primé à plusieurs reprises aux Molières, avec une performance exceptionnelle de Benoit Solès, acteur et auteur du texte ; « Providence » avec Xavier Gallais dans un terrible face à face amoureux au lendemain du 11 septembre 2001 ; toujours Xavier Gallais dans un texte autobiographique de Pierre Loti, « le Fantôme d’Aziyadé » ; Il y a aussi Jean-Pierre Bouvier qui incarne « un Picasso » de haute volée face à une envoyée spéciale du Reich qui n’est au final pas celle que l’on croit ; les Mesguish, père et fils, dans « un Souper » de très haute tenue entre Fouché et Talleyrand ; la littérature russe ne saurait être tenue à l’écart, « le Double » de Dostoïevski, mis en scène et interprété par Ronan Rivière et son équipe ; sans oublier « Pronom », pièce interprétée par une équipe de jeunes acteurs sur le thème de la transsexualité. Enfin, dernier spectacle avant de reprendre le TGV, « les Chatouilles » d’Andrea Bescond, multi primé tant au théâtre qu’au cinéma, et repris par une actrice exceptionnelle, Déborah Moreau.
De jeunes chanteuses et chanteurs se produisent en Avignon avec deux découvertes formidables. Louise O’Sman, venue de Belgique au répertoire tout en poésie, et Agnès Bihl, tout au sommet de la chanson française, au texte engagé et pas qu’un peu, et à la très belle voix.
Enfin, concernant la Danse qui est un des fondamentaux du Festival d’Avignon, je retiendrai les 3 spectacles que j’ai vus : une « Histoire de l’imposture » par la compagnie Mossoux-Bonté, qui au travers d’un art expérimental nous emmène quelque part où les codes de la danse sont brisés, et où la recherche chorégraphique semble immense ; une compagnie venue de Taïwan nous a présenté « 038 », où les sept danseuses aux gestes saccadés, souvent répétitifs, effectuent une danse « de quête de soi et d’identité à travers un retour au pays natal profondément ancré dans le réel » ; enfin, le chorégraphe Edouard Hue et sa Beaver Dam Company basés à Genève, nous ont éblouis avec un solo, « Forward » et un quintette « Into Inside » dont le final marquera les esprits pour ceux qui l’auront vu : exceptionnel !
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