Quentin Dupieux, cinéaste qui n’a jusqu’ici peu fait parler de lui, était présent lors de la dernière Quinzaine des réalisateurs à Cannes, avec son dernier film, « le Daim ». A l’issue de la projection, on reste interloqué devant cette farce qui tourne au macabre, et surtout sur l’objectif de réalisateur.
On entend la chanson de Joe Dassin en ouverture, « Et si tu n’existais pas… », on serait tenter d’ajouter, « il faudrait t’inventer ». C’est à peu près ce à quoi on pense, avec le personnage interprété par Jean Dujardin, celui de Georges, type paumé qui vient de se faire larguer par sa compagne, carte bleue bloquée, et sans avenir ?. Alors, il s’en fabrique un.
Après avoir acheté une veste en daim fort chère, un peu courte pour lui, à un vieil homme qui lui refile en plus une caméra numérique, il s’installe à l’hôtel et dialogue avec sa veste, cette dernière lui donnant l’idée d’être le seul être humain sur cette terre à porter un blouson. Après en avoir subtilisé quelques uns aux jeunes du coin en échange de quelques billets de banque, il adopte une méthode bien plus expéditive.
En cela, il se fait aider par une serveuse (Adèle Haenel) trouvée dans le bar du village, laquelle aussi paumée que lui, fait mine de croire à ses extravagances. D’ailleurs, tous les personnages de ce film ont l’air de vivre dans un monde parallèle : de l’employé de l’hôtel au jeune qui observe Georges de loin, en passant par le vendeur du blouson en daim ou de l’autre pensionnaire de l’hôtel.
Alors, où veut donc en venir Quentin Dupieux ? Farce macabre ai-je dit, mais encore ? Parodie d’un monde qui part en vrille, réflexion loufoque sur la solitude, soutien à la cause animaliste, l’homme apparaissant tel un animal assoiffé de sang ? il y a sans doute un peu de tout cela. Mais en 77 minutes, la chose est envoyée. Honnêtement, on peut s’en passer !
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