jeudi 9 mai 2019

Une oeuvre gigantesque et une ode à la culture française

Avec « la Flor 4 » se termine l’épopée cinématographique du cinéaste Mariano Llinás. Cette dernière Flor se subdivise en 4 parties. La première est la suite de la Flor 3 et de son épisode « foutraque ». Nous avions laissé notre équipe de 5 hommes dans une voiture bleue, le réalisateur filmant les arbres. Nous en retrouvons 4 (chiffre qui devient magique chez Llinás), tous devenus fous au sortir d’un champ de maïs. Manque justement Llinás ! A sa place, on en découvre un autre, sorti de nulle part, parlant un dialecte du nord de l’Italie, fou lui aussi, mais dont les infirmières à son contact tombent toutes follement amoureuses. Où on apprend que Llinás, à part filmer les arbres, enquêtait sur Casanova. D’ici à ce que nos 4 sorcières aient échanger les 2 personnages, et envoyer leur cinéaste aimé ou honni, c’est selon, dans un temps ancien… Disons-le tout net ; cette fin de l’épisode 4 ne me convainc pas, elle apparaît décevante au regard du reste. Mais il fallait bien sur 13 h 30 de projection, un moment un peu plus faible !

Les épisodes 5 et 6 sont des travaux du cinéaste sur l’image. L’un est en Noir & Blanc, muet, et nous projette dans les années 50, quelque part on l’on promène les visiteurs à cheval. Deux dames, la mère et la fille sans doute, robes à fleurs comme on les faisait à ce moment-là, la mère aguicheuse, se font draguer par deux hommes habillés pour une corrida. De petits avions sillonnent le ciel en laissant leurs traînées blanches derrière eux. L’autre, où l’on retrouve nos 4 actrices fétiches, montre une image floue et sale. Idée excentrique du réalisateur ! Elles sortent d’un désert où elles étaient retenues prisonnières, aperçoivent une drôle de machine, un train à vapeur sans doute, se baignent dans un fleuve, et se séparent in fine. D’après, il semblerait, un récit historique.

On pense que c’est fini ! Mais sur un film d’une telle durée, il fallait bien un générique à la hauteur. D’une durée de 35 minutes, c’est un vrai bijou, sorte d’OCNI, objet cinématographique non identifié. L’image est à l’envers, têtes en bas, pieds en haut, on range le matériel dans les voitures, sur une musique qui nous ferait presque danser, et ponctuée par une chanson, en espagnol et en français, interprétée par Jean Ferrat au temps de sa jeunesse.

A l’issue de ces 13 heures trente de projection, j’applaudis dans la salle. Je ne pouvais faire moins. Œuvre gigantesque, stratosphérique même, et aussi de la part de Mariano Llinás, une ode à la France, sa langue, sa culture en général et son cinéma en particulier.

Un grand Merci à Mariano Llinás et à ses quatre actrices, découvertes au théâtre : Elisa Carricajo, Valeria Correa, Pilar Gamboa et Laura Paredes.

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