Voici revenu le réalisateur nippon, Ryusuke Hamaguchi, avec son premier film, « Passion », tourné semble-t-il avant « Senses » et « Asako ». Début janvier de cette année, nous avons été éblouis par « Asako 1&2 », pour lequel j’écrivais : « Petite perle des relations entre de jeunes gens, faite de douceurs, de gentillesse, d’extrême politesse comme on ne connaît pas dans nos contrées ! » Aujourd’hui, si Hamaguchi poursuit son exploration des relations humaines chez les trentenaires et tout particulièrement les relations amoureuses, le thème de la violence dans la société nippone affleure, soit de manière souterraine, soit crûment, violence tant physique que mentale au travers de relations tumultueuses.
Le film se subdivise en plusieurs scènes, entrecoupées par des vues aériennes d’une grande métropole. Première scène, un jeune couple enterre quelque chose, on saura qu’il s’agissait d’un animal de compagnie. Nous passons au restaurant, 3 couples sont réunis pour fêter l’anniversaire d’une jeune femme. De scène en scène, on se retrouve au lycée où un jeune vient de se suicider, la prof engage avec ses élèves le débat sur la violence, duquel il ressort que toutes et tous en ont usé sur le jeune suicidé. Dans un bar, un jeune homme demande à sa future belle-mère, la main de sa fille : la mère refuse, considérant la personnalité de l’homme pas assez affirmée. Après des réunions chez les uns et les autres au cours desquelles on pense au « Jeu de l’Amour et du Hasard » de Marivaux, on en arrive à l’ultime scène.
Celle-ci pourrait figurer au Panthéon du cinéma, tant elle est emplie d’émotions, de douceurs, de vérité sur l’existence. Elle met face à face, un couple, toujours trentenaire, sur le point de divorcer et qui se remémore les instants joyeux de leur courte vie commune. C’est filmé avec d’infinies précautions avec deux interprètes magnifiques. Ce sont ceux de l’affiche du film, regardez-la, elle est celle d’un maître du 7ème art.
On ne pourrait citer tous ces acteurs et actrices japonaises, car inconnus en Europe, mais ils excellent sur le grand écran et jouent avec une parfaite justesse. Je pense notamment à cette jeune femme qui ne parvient pas à aimer, qui vit seule, mais qui a déjà partagé son lit avec tous. Elle est exceptionnelle. Décidément, Ryusuke Hamaguchi est un très grand !
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