samedi 9 février 2019

Voyage dans le temps

Julie Bertuccelli est une jeune réalisatrice qui ne saurait laisser indifférent pour ses créations cinématographiques. Sort sur les écrans actuellement, « la dernière folie de Claire Darling », titre long, aussi long que celui du roman dont il est issu.

Claire Darling, plus très jeune, sent sa fin arriver. Elle vit dans une grande maison bourgeoise, entourée de quantité de bibelots, tableaux, meubles anciens, automates, légués par héritage. Elle décide d’organiser un vide grenier afin de tout vendre (ou donner) avant sa mort, en profitant de la venue dans le village d’un cirque.

Bertuccelli aborde le thème de la folie des personnes âgées, mais pas seulement. Dans cette famille réside des conflits familiaux : mort du fils, suicide du père, séparation entre la fille et la mère. Avec quelques interrogations, notamment concernant la relation entre cette bourgeoise et le curé du village.

La réalisatrice multiplie les retours en arrière, mais ose aussi confronter le même personnage à des années d’intervalle. Etrange sensation pour le spectateur lorsqu’il voit à l’écran les deux Marie, la fille de Claire, adolescente et adulte, sur la même image, le sommet étant atteint lorsque Claire âgée est confrontée avec elle-même enfant de cinq/six ans. Hallucination ou trait de génie de Bertuccelli ? Au cinéma, on ose tout !

Catherine Deneuve en bourgeoise que guette la folie, possède là un de ses rôles majeurs. Tournent autour d’elle une pléiade d’actrices qui se hissent toutes à son niveau : Alice Taglioni dans le rôle de Claire Darling vingt ans de moins, Chiara Mastroianni dans le rôle de Marie la fille de Claire, Laure Calamy en Martine, la copine d’enfance de Marie.

Très jolie allégorie lorsqu’on assiste à la métamorphose du cocon en papillon, semblant dire que la vie renaît toujours, que la naissance est la beauté absolue, qu’il ne faut jamais désespérer de la vie.

Dommage que la fin ne se termine pas par une mort douce de Claire, sans doute les droits du roman ne permettant pas de déroger. Quant à l’exorcisme, on n’en avait nul besoin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.