Sébastien Betbeder poursuit l'exploration de son thème fétiche, celui de mettre en scène un petit groupe d’amis et de décrypter les liens qui se tissent ou se défont entre eux, au travers d’aventures un peu limites. Déjà, dans « deux automnes, trois hivers », il mettait en présence deux couples qui racontaient leur passé amoureux. Puis, dans « Marie et les naufragés », ils sont quatre dont une femme, Marie, laquelle délaisse l’un pour peut-être l’autre.
Nouveau long métrage de Betbeder avec « Ulysse et Mona ». Cette fois-ci, ils sont deux, avec alentours une pléiade de seconds rôles, dont un enfant qui scotche le spectateur par son naturel. Mona étudie la peinture, mais s’ennuie. Elle cherche à prendre contact avec un ancien peintre, Ulysse, retiré solitaire dans un manoir, ayant rompu soudainement avec frère, femme et enfant. Et le courant passe !
En fait, Sébastien Betbeder traite différents thèmes, la solitude de ceux qui ont vu leur couple se déliter, la maladie qu’on hésite à annoncer à ses proches, les relations père/fils qui ont pu se distendre, et la mort qui se profile à l’horizon. Mais Betbeder n’oublie pas ceux qui sont au bord de l’abîme, poussés par le chômage vers les rives inconnues.
Ulysse, c’est Eric Cantona, on connaît, que Betbeder a déjà fait tourner dans « Marie et les naufragés », un Ulysse émouvant, prêt à venir en aide ou donner un conseil ; et Mona est une jeune actrice libanaise, Manal Issa, superbe de réalisme à l’écran, et dont on reparlera assurément.
Betbéder multiplie les parenthèses, telle la tentative de hold-up dans la station service. Certains pourront prendre cela pour du remplissage, mais en fait, le réalisateur construit pas à pas son scénario, et en ajoutant quelques pointes d’humour, nous offre un objet aimant de très bonne facture. On en redemande !
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