samedi 12 janvier 2019

Une fable sur le bien et le mal

Ali Abbasi est né en Iran, mais réside en Scandinavie. Son dernier long métrage, tourné en Suède, a été sélectionné au dernier Festival de Cannes dans la section « un Certain Regard » et a obtenu le Grand Prix. Découverte d’un cinéaste aux racines multiples !

Le titre de son film primé à Cannes est « Gräns » qui signifie « limite », renommé « Border » dans sa version internationale. Nous sommes effectivement aux confins du monde réel et du fantastique, dans une zone où les trolls vivent aux côtés des humains, là où tout est permis aux scénaristes. Tiré d’un roman de John Ajvide Lindqvist, écrivain suédois, « Border » s’avère être une fable sur le bien et le mal.

Tina est une femme au visage d’une grande laideur, qui travaille dans un aéroport, au sein de l’équipe des douaniers. Elle possède un « don », celui de détecter non seulement les odeurs, mais aussi les sentiments de personnages passant dans son champ de vision. Sentiments de honte, de haine, de peur, rien qu’en activant sa membrane olfactive. Au hasard des contrôles douaniers, elle rencontre un homme, à moins que ce ne soit une femme, aussi laid qu’elle, mais avec lequel (laquelle), elle ressent un étrange sentiment. La suite, où il est question d’enlèvement d’enfants, d’hermaphrodisme, de relations étroites avec les animaux, de nourriture animale, plonge le spectateur dans un monde d’horreurs, quoique parfaitement soutenable.

Deux acteurs exceptionnels tiennent les rôles des non humains, incroyablement grimés : on reste littéralement abasourdis en découvrant le vrai et très beau visage de l’actrice lors du photocall cannois. Quel travail des maquilleurs ! Eva Melander dans le rôle de Tina, Eero Milonoff dans celui de Vore, mériteraient une place au panthéon des acteurs de cinéma.

C’est magnifiquement bien filmé, parfois en gros plans pour les visages, parfois en plans larges sur le lac. Et puis il y a aussi les animaux, les paysages, le bébé non humain, qui confèrent à ce film, une beauté étrange, fantastique, surnaturelle. Un Prix cannois amplement mérité !

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