Il fallait un peu de courage pour se rendre au cinéma et voir « Voyage à Yoshino » de Naomi Kawase, tant les critiques cinématographiques ne sont globalement pas bonnes du tout. Mais quand on aime le cinéma japonais, et Naomi Kawase en particulier, quand on se souvient des « Délices de Tokyo », et surtout quand le temps est pluvieux, on fait l’effort. Et je dois dire que je ne le regrette pas !
Il n’est pas très aisé de raconter l’histoire. Au milieu d’une forêt, vit un homme approchant la cinquantaine, qui s’occupe d’une vieille femme, aveugle. Surviennent deux françaises : l’une d’elles a une grand-mère japonaise et parle la langue. Elle accompagne l’autre (Juliette Binoche), venue pour découvrir une plante médicinale, la vision, qui ne fleurit qu’une fois par millénaire à une température de 1000 °C. Plus tard, un jeune japonais viendra vivre dans la maison où un chien tout blanc a élu domicile. Voilà pour les protagonistes.
Kawase à travers son long métrage livre un hymne à la nature : arbres et feuillages qui semblent nous parler, nous lancer un cri d’alarme sur la sauvegarde du climat ; images lumineuses filmées en automne, quand la nature se pare de couleurs merveilleuses ; ciels où les nuages roulent annonçant la pluie ; sous-bois lumineux et troncs d’arbres noueux à souhait semblant incarner la vieillesse ; goutte d’eau glissant artistiquement sur une feuille...
Tout est métaphorique ici ! Juliette Binoche et Masatoshi Nagase (acteur fétiche de Kawase) nous livrent un somptueux pas de deux, quand ils comparent l’amour aux vagues, parfois calmes, et tantôt déchaînées. Certes, la réalisatrice a tendance à nous embarquer dans des directions qu’on ne parvient pas à comprendre, mais peu importe. Seule compte la beauté, ici hommage à la nature que l’homme est en passe de détruire. Ce film respire la douceur de vivre, on en sort heureux et reposé.
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